J’avais énormément apprécié le premier CD d’Andréas et Nicolas, “Super Chansons”, qui était un beau délire bien ficelé avec des jeux de mot bien pourris à la pelle, des mélodies accrocheuses (bien que répétitives) et une qualité de production très propre. J'attendais donc leur nouvel album avec une certaine impatience…

Un effort a été fait avec ce second opus qui offre une idée d’album-concept à l’image du groupe : conne et décalée. À bord du vaisseau Ejigna, on suit les dernières minutes des pérégrinations intergalactiques du dernier représentant de la terre : un cochon.
Ok.
L’album nous offre 15 chansons à se mettre sous la dent, ou plus précisément, 13. La première (Bienvenue En 4912) et l’avant-dernière piste (Arrivée sur Cribule) n’en sont pas. Tracks sacrifiées sur l’autel de l’album-concept, elles sont composées de grognements de cochons, des bruitages et de la voix électronique de l’hôtesse du vaisseau. Après une seule écoute, aucun intérêt à y revenir. Dommage.

Dès les premières minutes, on constate une vraie évolution dans les sonorités globales de l’album. Elles sont plus variées et recherchées que dans « Supers Chansons » qui pouvait donner le sentiment d’entendre des mélodies et rythmes de batterie très proches. La production de ces « Singes du Futur » est en effet bien mieux travaillée avec quelques beaux arrangements. Bon point. La diversité est également au rendez-vous au niveau du chant avec comme toujours, des imitations (Babar, Nicolas Sirkis, le Père-Noël, etc.) mais aussi des guests comme Giédré ou Mononc'Serge.

Maintenant, passons au crible les différentes chansons :

- Les Vaches (Rencontre du troisième pis) nous explique l’origine extraterrestre de ces ruminants. Pas très marquante, ni entêtante (la faute peut être à de nombreux changements de rythme). Même le sample de fin qui reprend la mélodie au cœur du film de Spielberg "Rencontre du troisième type" (avec un chant bovin) n’a pas réussi à satisfaire le fan du cinéaste américain que je suis.
- Putain ! Putain ! Putain ! est sans conteste l’une des trois grandes réussites de cet album. Bien foutue, rythmée, entraînante, paroles débiles. J’ai adhéré dès sa découverte en live. Le chant qui frôle le Nyan Cat se marie parfaitement à l’électro-rock de l’ensemble. Bravo !
- S**** Salope est une des chansons les mieux travaillées de l’album avec des allitérations qui sonnent bien mais décroche difficilement un sourire. La censure inversée du titre est peut être ce qu'il y a de plus amusant.
- Crazy Clochard (feat Giedré), même chose que pour la précédente, à la différence que je ne la trouve pas travaillée. Je n’ai pas du tout accroché. Le groupe sait pourtant maitriser la vulgarité (« Montrez-moi vos miches madame » de l’album précédent) mais ce n’est ici pas dans le cas dans cette chanson dispensable.
- Mon Costume de Singe signe encore une chanson avec des blagues sur les animaux mais à l’intérêt limité. Je n’ai pas du tout accroché au délire de l’ensemble.
- Est-ce que tu veux sortir avec moi ? Chanson sympathique avec quelques sourires à la première écoute mais la voix trop poussée d’Andréas (dans une imitation à la Cartman de South Park) devient plus gênante que drôle.
En abitibi (feat mononc' Serge), l’accent rafraichissant de Mononc’Serge, quelques blagues amusantes et de doux airs de guitare en font une chanson écoutable sans être mémorable.
- Tempête d'Astéro-Hits demeure très sympathique, une des pistes phares de l’album. Des micros chansons de 20 secondes en moyenne qui s’enchaînent très bien malgré des vannes plus ou moins inspirées. J’aurais même apprécié une tempête deux fois plus grosse pour le coup.
- Je T'aime (à l'Italienne) est courte et dispensable malgré une mélodie qui reste en tête.
- Chatroulette (3D version) est l’une des autres grosses réussites de l’album. Le cybersex vu par Andréas et Nicolas reste bien fendard. Même si elle n’a rien de nouveau pour qui a déjà vu Andréas et Nicolas en concert ou visionné la vidéo live de ce titre.
- Éléphante-moi comporte quelques jeux de mots pachydermiques qu’on voit malheureusement trop vite venir. Un peu comme celui que je viens de faire. Compo bien travaillée mais rien de folichon. Chanson balourde et peu plaisante.
- Ma Super Chérie est une belle réussite où Nicolas met encore une fois son talent d’imitateur à l’œuvre en parodiant Indochine.
- Elle Ressemble à un Lapin (Et pourtant c'est un homme). Le titre m’a plus fait sourire que cette chanson qui sert surtout à clôturer l’album.

En conclusion, je retiens Putain ! Putain ! Putain !, Ma Super Chérie, Chatroulette (3D version), Tempête d'Astéro-Hits et dans une moindre mesure, S**** Salope. Soit le tiers de l’album. Le reste est dispensable et n’est pas à la hauteur de ce à quoi le duo m’avait habitué. L’album est toutefois plus diversifié que le précédent avec des guests et une composition plus recherchée.

[Edit] Allez, je vais rajouter un point suite à la chanson personnalisée qu'ils m'ont composé car je suis faible et corruptible.

https://www.youtube.com/watch?v=9Fck45wGtVo
Epice
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs albums de 2014

Créée

le 1 juin 2014

Critique lue 452 fois

5 j'aime

4 commentaires

Epice

Écrit par

Critique lue 452 fois

5
4

D'autres avis sur Singes du futur

Singes du futur
Epice
7

La Galette des Singes

J’avais énormément apprécié le premier CD d’Andréas et Nicolas, “Super Chansons”, qui était un beau délire bien ficelé avec des jeux de mot bien pourris à la pelle, des mélodies accrocheuses (bien...

le 1 juin 2014

5 j'aime

4

Singes du futur
Ashura
9

Critique de Singes du futur par Ashura

Plus qu'un album, une véritable déclaration d'amour à la connerie. Si vous êtes un tant soit peu réceptif à l'humour stupide, ce n'est pas juste un excellent choix, c'est la référence internationale...

le 5 mai 2014

4 j'aime

Singes du futur
K1nay
8

Un bon gros délire auditif

On n'écoute pas cet album pour chercher du sens, mais pour chercher de la bonne humeur. Que de délires, d'histoires absurdes et de jeux de mots qui nous font chanter des paroles sans véritables sens.

le 9 juin 2014

2 j'aime

Du même critique

Mad Max - Fury Road
Epice
10

Mad and Furious(a)

Quand j’ai entendu qu’un nouveau Mad Max allait sortir, la seule raison qui m’avait poussé à m’intéresser quelque peu au projet, c’était la présence de Tom Hardy. Puis tout a basculé avec le premier...

le 15 mai 2015

151 j'aime

36

Interstellar
Epice
7

Interstellar ou du cochon ?

Christopher Nolan est l’un des cinéastes actuels que j’admire le plus. Mémento est un palpitant thriller et un modèle de montage, Le Prestige m’a beaucoup marqué, Inception a récemment rejoint mon...

le 31 oct. 2014

145 j'aime

42

Batman v Superman : L'Aube de la Justice
Epice
7

Batman v Superman. Le spectateur vit les deux.

3 ans après un reboot de l’Homme d’Acier décrié mais très plaisant à suivre malgré ses défauts scénaristiques, Batman v Superman déboule en force pour poser les jalons du DC Extended Universe au...

le 29 mars 2016

117 j'aime

29