I've blown it in every single way
C'était en 2000-2001, j'habitais seule pour la première et la dernière fois, ça n'a pas duré un an mais m'a fait des souvenirs pour toute une vie.
Cette année-là a été remplie de flammenkuche et de Transport Tycoon en écoutant le meilleur album du monde, seul album valable de Mansun, groupe depuis décédé. Album déniché par hasard à la médiathèque, ma médiathèque chérie, à l'époque où j'en bouffais, j'en bouffais, des plâtrées. L'époque pourtant où la musique, les albums, tout cela avait un sens et n'était pas simplement matière à consommation.
Six est donc le meilleur album de Mansun, mais il obtient également à mon sens la mention de meilleur album de tous les temps dans sa globalité. Toutes les chansons y ont leur place, bien déterminée, l'ensemble est bien ficelé, cohérent et polymorphe.
Il s'écoute de bout en bout, plusieurs fois de suite, toute la journée, en glandant seul chez soi.
Il s'écoute pour de vrai, ça ne sert à rien que de lire ça tout seul là ici. On clique, on savoure.
Et en plus, vous voyez, c'est une réminiscence, le truc un peu honteux que j'aime à la folie. J'ai bien essayé de me raisonner et de le réécouter pour vérifier des impressions qui ont plus de dix ans tout de même. Et bien non, je l'écoute encore aujourd'hui, je ne peux pas dire que c'est pas bien.
Vois-tu, lecteur, cet album commence par Six, chanson péchue et arythmique, on pourrait difficilement commencer mieux - I feel no pain
On continue avec Negative, chanson bouclée, je dirais, on regarde derrière, on se sent pas très bien, chanson plus traditionnelle - Have you ever told a lie to hide a lie
Puis c'est Shotgun, chanson rock, effet sonore, accélérations, ralentissement, puis interlude, grandiloquence et redémarrage, obsédant - The simplest things, the quietest, The child-like simplicity, Everything I need to hear, Positive the way I view
On arrive à Inverse Midas, rien que le thème, j'adore - Everybody helps me make my own mistake, if I'm left alone I'd make them anyway
Et mon enchaînement préféré, parfait, avec Anti-everything, on est encore dans un thème formidable, la désespérance du ratage de sa vie, le nihilisme, c'est frais, c'est cool, ça tranche bien du petit piano-voix de Inverse Midas - I pay for sex in sleeping bags
Petit chant de Noël, je ne sais plus ce que c'est, honte sur moi, samplé sur Fall Out, on continue avec des passages un peu planant, d'autres sincèrement rock, la vie la vraie - Your philosophy's so cool, With your tranquillisers, valium and gin
Second best enchaînement parfait, Serotonin parle de problèmes de molécules, ça me rappelle quelque chose, et il y a une sonnerie aussi, perturbante quand on l'écoute à fond chez soi - My chemist is the only friend that I've got
Accélérations, décélérations, toujours, encore, planage, avec Cancer, on n'est pas dans mes préférences, mais le tout reste si cohérent. 9 minutes, Ok, j'avais commencé par oublier qu'une partie de l'interlude en faisait partie - I'm emotionally raped by Jesus
Et c'est la fin. Or is it? Non, ce n'est que l'interlude. L'interlude qui commence déjà avec la précédente, on entre dans une ambiance détendue, c'est la pause, on est bien, regarde tout ce qu'on peut faire, c'est génial. L'interlude se poursuit gentiment sur Witness to a murder, chant lyrique, mec qui parle, clavecin, remise en question, questionnement sur la vie dans quelle étagère - I can deny everything
Après cette petite pause, on revient aux fondamentaux de la vie actuelle, la Television - Documentaries are the best
J'avais oublié. Je l'avais perdue, il faut dire. Grooveshark me l'a retrouvée, et je me souviens, je suis désolée ma chanson préférée de Mansun, je t'avais oubliée. Préférée ? Préférée oui, pour chanter, elle est super cool. Pendant la longue intro, je prenais le petit carnet, et dès que ça démarrait, je chantais à pleins poumons dans mon studio de Cergy - I've blown it in every single way, screwed every single chance that came
Legacy juste derrière est sans doute celle que j'aime le moins, mais vous savez ce que c'est, avec ce qui vient juste derrière ce qu'on adore, on est plutôt difficiles dans ces cas-là. Cependant, cette chanson n'a rien de spécial, elle ressemble un peu au reste de l'oeuvre de Mansun, écoutable, mais sans relief - All relationships are emptying and temporary
L'album finit sur la touche la plus péchue, quasi punk ? Bon, encore une fois, je n'y connais rien en style, pas plus tard qu'hier, par exemple, j'ai tenté de convaincre quelqu'un que Depeche Mode c'était du rock. Heu, d'accord. J'ai perdu. En tout cas, Being a girl me donne toujours envie de sauter partout, et de tout péter, parce que les garçons ils sont pas très sympa avec nous, les filles, les salauds ! - My deodorant hides the real me
Cet album est bien plus qu'un rassemblement de chansons, c'est un album concept, si tant est que je sache ce qu'est un album concept, et je n'en ai pas vraiment la prétention, simplement, j'aimerais considérer cet album comme un album concept, du coup, dans ma tête, c'est un album concept. Tu vois c'que j'veux dire ?
C'est en tout cas une oeuvre cohérente, et il se trouve que les chansons les plus sympa de ce groupe sont dans cet album. Oh, oui, je me souviens de Wide open space, She makes my nose bleed, Mansun's only love song (bon, c'est vrai que ça fait du bien d'entendre ça), I can only disappoint U, et bien même, l'album Six les bat, par sa complétude. Ah mais c'est vrai que j'ai passé de sacrés moments à écouter Wide open space en boucle, You'll never get to heaven with a smile on your face from me. Mais même. Faut dire que six c'est le numéro du Prisonnier.
Mais siiii, le Prisonnier !
- Who is number one?
- You are number six.
- I am not a number, I am a free man!
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