Paris au XXe siècle par Phae
J’ai lu ce livre il y a quelques temps déjà. Déniché dans la pile poussiéreuse des Jules Verne parentaux, et approprié, je n’ai appris que récemment que son acheteur ne l’avait même pas lu.
Ce que les gens ne savent pas (qu’en réalité tout le monde sait quand on a connaissance de ce livre), c’est que ce livre n’est paru qu’en 1994, il avait à l’époque été refusé par son éditeur titulaire. Car oui, Jules Verne a une approche assez émotionnelle dans ce livre et assez touchante dans sa vision pessimiste à désespérée du progrès. J’en garde le même genre d’impression douce amère que L’écume des jours de Boris Vian, lu d’ailleurs peu avant.
Pessimiste simplement car le personnage principal n’est pas adapté au cadre : poète à l’heure où la science est reine, il ne peut que mal tourner. C’est d’ailleurs intéressant que Jules Verne, fervent admirateur du progrés d’après ses livres et ce que j’en sais (rien, oui, je n’en sais rien), se place sur le plan de l’art et de l’inadaptation. On peut penser à de l’ironie, ou un mal-être temporaire ? Je n’en sais rien, mais j’aime me poser la question.
Au delà des sentiments que l’oeuvre fait passer, on retrouve encore ce prodigieux talent de Jules Verne à anticiper les évolution de la technologie, avec bien sûr des adaptations qu’il n’aurait pu prévoir. Il va parfois tellement plus loin qu’on peut y voir les prophéties catastrophiques habituelles sur la modernité (pensons à 1984 et Le Meilleur des Mondes évidemment), mais au final, c’est la simple poésie de l’imagination que je conserve en tête. Cette description des voies de train passant dans Paris au milieu des monuments, tout simplement extraordinaire.
Oui, moins tapageur que les Jules Verne classiques, mais bien plus touchant. J'en garde donc un souvenir ému et le relirai dès que j'aurai fini ma to-read list, au XXIIème siècle.