J'avais beaucoup aimé « I'm in your mind fuzz » qui était sorti en 2014. Bon sang, j'ai l'impression que c'était en 2011, tant leur musique a eu le temps de changer, tant ces mecs ont sorti des disques depuis ce petit chef-d'oeuvre de garage-rock psychédélique qui s'inscrivait alors parfaitement dans le revival psychédélique amorcé avec Tame Impala, Jacco Gardner et autres Temples depuis le début des années 2010. Tout le monde ne tire pas son épingle du jeu dans ce renouveau psychédélique nostalgique de la fin des années 1960 : Pond on en est la preuve, avec le très décevant « Man in feels like space again » à la pochette alléchante, sorti en 2015. Et puis, avec tous ces groupes, il est difficile de connaître les approches de chacun. Purement commerciales ? Expérimentales ? Sans remettre en question l'honnêteté de groupes qui me font simplement bailler, il est tout simplement préférable, pour aller droit à l'essentiel, au coeur du sujet, de s'attacher à l'écoute des disques de King Gizzard & The Lizard Wizard, passionnants, parce qu'ils composent une palette musicale d'une étonnante diversité. Difficile de ne pas perdre la boule devant pareille créativité. Difficile aussi de suivre le groupe : 5 disques en 2017 ? Quand certains groupes en sortent tout simplement 1 tous les 3 ou 4 ans ? Les groupes des années 1960 et 1970 ont toujours été valorisés pour la qualité de leur musique, mais aussi pour leur productivité (tous les Doors, Led Zeppelin, Rolling Stones, Pink Floyd, étaient incroyablement productifs sur la période 1967 – 1973...) ; mais là pardon, 5, rien que ça (le groupe serait rendu à 4 disques avec leur dernier album « Polygondwanaland »). Et puis en plus, c'est (souvent) génial. La preuve avec ce « Sketches of brunswick east » sorti comme ses petits frères en 2017. Je ne savais pas par quel bout prendre ces disques : chronologiquement ? Fuck no. A l’œil. Au feeling. J'aime la pochette de ce « Sketches (...) », allez hop.
Dès le début c'est génial, c'est exaltant à chaque seconde, incroyablement riche. Quelles bulles, quelles ambiances. Au casque en plus. Les références sont là : Mothers Of Invention (« The Spider And Me »), Frank Zappa (« Rolling Stoned »), et dans l'ensemble très jazz-rock psychédélique, mais en plus foutraque, sans être free. Croustillant comme un mille-feuille, ouaté et planant, enfumé sans provoquer une toux rauque. Assez structuré en fait, même si on peut avoir l'impression (forte) du contraire.
Je me refuse à nommer la plupart des morceaux, tant il appartient à chacun de (re)découvrir ce(s) disque(s) étonnant(s) dans l'ordre, dans le désordre, au hasard des chansons. Je suis sûr que je pourrai utiliser d'autres adjectifs pour dire mes impressions ineffables en cet instant de découverte (18/12/2017), tant la réécoute m'apparaît comme une nouvelle aventure. J'ai gardé dans un coin de ma discothèque « Flying Microtonal Banana » (lui aussi sorti en 2017 !), sous cellophane. J'attends. Je n'ose pas déflorer cette première écoute, qui sera savoureuse comme une tarte au citron meringuée, sans doute aussi impressionnante que le twist final de Usual Suspects. Mais je suis impatient. En attendant, la réécoute de ce « Sketches of brunswick east » est pour demain, tant ce disque m'aura plu. Encore un coup de cœur, ...décidément.