Dans la veine de la reconversion musicale de Skrillex (autant pour lui que pour son label d'ailleurs), un projet tel que Jack Ü n'était pas étonnant bien qu'inattendu. On peut maintenant en être sûr, l'album Recess de 2014 était le disque de transition vers un tout nouvel univers qui ne frappe pour le moment qu'aux States (dans le métro il y avait une meuf qui écoutait Bangarang, c'est dire).
Plus concrètement, 2015 dans l'EDM se veut une année sous l'égide de la trap et la deep house. Des sonorités colorées et festives bien lointaines de la malsaine dubstep des années précédentes.
Et finalement Skrillex et ses projets se révèlent une nouvelle fois l'éclaireur de ces nouvelles modes américaines, et on ne va pas cracher sur du renouvellement (comme pour Recess, je me répète).
Jack Ü est un condensé de ce qui fait vibrer les gros festivals de musique electro en Amérique. Au risque de faire chier ceux qui n'aiment pas les avis vaseux : ce disque contient de tout, du très bon comme du moins bon (en même temps avec un 6/10 tu t'attendais à quoi ?).
Commençons par le gros : les singles et "têtes d'affiches" de l'album. J'ai eu beaucoup de mal avec Take Ü There, que je trouvais sans identité et très hasardeux, mais il faut avouer que l'ambiance que le morceau installe dans les lives est remarquable.
On a aussi Where Are Ü Now, avec Justin Bridou (mdr alé koi). Bah ça j'adore. Clairement. Qu'on ne commence pas à cracher sur le featuring, si je vous avez fait écouter la track sans lire le titre personne d'entre vous n'aurez reconnu la voix du Bibier. Et le drop est super original, cette flûte dissonante, ce rythme clair et épuré... Moi je dis que ça fait du bien.
Ce duel "pas top/cool" entre ces deux tracks est à l'image du reste de l'album, on a des compos très dispensables comme Holla Out (et Snails putain t'es gentil mais tu nous fous le même drop dans toutes tes compos), Jungle Bae aussi, trop proche d'une Big Room/Jump naissant d'un Martin Garrix 2.0 ...
Et parallèlement on a des choses magnifiques comme To Ü avec la belle voix d'AlunaGeorge, des tracks frénétiques comme Beats Knockin, rapide et fourmillant de bonnes idées. On ne peut pas reprocher aux deux potes de ne pas être créatifs.
Même si cet album ne servira que de trame de fond pour une série de concerts bien plus médiatisés, je l'apprécie assez, derrière mon écran. Et je salue encore une fois les initiatives de Skrillex qui sont les bienvenues malgré un résultat oscillant toujours entre inécoutable et tenant du génie.