Bon, je n'vais pas vous le cacher plus longtemps, je ne conaissais pas ce que fait Slash avant ce jour. Le documentaire "Lemmy" est un peu venu remettre les pendules à l'heure, si vous voulez. Seulement, voilà, il y a quelque chose qui me gêne, dans cet album : de ce que j'avais entendu dire de Slash ( par des mecs qui s'y connaissent, pas les trois brêles qui trainent au bar du coin et se disent artistes, la gueule éméchée, et alors qu'ils savent pas même tenir un stylo tellement qu'ils sont bourrés ), je m'attendais quand même à quelque chose de plus marquant, de plus violent.
Loin de moi l'idée de dire qu'il fait de la merde. Non, ce qu'il fait est très bon, à la fois technique et rustre. Mais voilà, je m'attendais à tomber sur un chef-d'oeuvre de hard rock, sur quelque chose de tantôt agressif tantôt violent, pas du tout sur ce sur quoi j'ai atteri. En fait, à mon grand étonnement, le résultat est plutôt blues, mon impression première trouvant son apogée au travers du seul morceau avec Lemmy, "Doctor Alibi".
Car il y a quelque chose de particulièrement poétique dans cette chanson. L'impression est à mon sens dûe au mélange de la voix de Lemmy et du jeu à la fois agressif et tendre de Slash, le tout lui fournissant une sacrée personnalité. Mais voilà, les soucis avec cet album, c'est que même si les chansons sont bonnes, plaisantes à écouter et particulièrement efficaces, la succession d'artistes différents le prive de la personnalité qu'il aurait dû avoir.
C'est assez bancal, comme truc; d'un côté c'est blues, d'un autre c'est rock, et du dernier, c'est du pur hard rock. Comment l'auditeur est-il censé s'y reconnaître quand d'un connais Slash fait une chanson pour Lemmy, et de l'autre qu'il en fait une avec Adam Levine? Sans déconner, c'est qu'il manque de cohérence, ce fichu album.
Bon, cela n'enlève rien à la qualité des chansons; prises indépendamment, elles envoient du lourd, fracassent le pathé de sa grand mère. Mais quand tu les regroupes toutes, et que t'essaies de noter le tout plutôt que l'impression qu'elles te donnent en individualité, c'est pas si folichon que ça, cet album, finalement.
Loin de moi l'idée de dire que c'est mauvais; non, on a dépassé ce stade. C'est juste que l'on m'avait avancé que Slash était un virtuose, et merde, mais je l'attends encore, la virtuosité. Certes, ce qu'il fait est trop technique, pas assez facile d'accès pour pouvoir le qualifier de guitariste normal; il me paraît évident qu'il est supérieur, par exemple, à un Kirk Hamett ou un Angus Young ( surtout lui, sérieux ).
Ses solos ne sont pas assez longs à mon goût, pas assez épiques, pas assez complexes; c'est rapide oui, je le concède, mais ne tenant pas dans la longueur, il ne relève pas le défi prodigieux qu'un Zakk Wylde accomplirait avec plaisir et aisance. Le soucis vient sûrement du fait que mon oreille est accoutumée à des noms tels que Bonamassa ou encore Ray Vaughan, sans oublier le fier galopin que je viens tout juste d'évoquer, le barbare sans le Conan. Une semie déception au niveau du jeu de Slash, je le reconnais. Néanmoins, je lui laisserai forcément une autre chance. C'est même avec plaisir que je la lui concèderai.