C'était l'époque des cheveux longs, des dreadlocks et des jeans troués. Une époque où les chaînes de radio passaient du rock sans gêne, et ne nous étourdissaient pas avec Bieber, Spears et compagnie. Cobain s'éteignait et laissait derrière lui une lignée d'artistes prets à reprendre joyeusement le flambeau. C'était l'époque de la compil Réservoir Rock qui assourdissait les parents pendant les voyages en voiture. C'était il faut le dire, le bon vieux temps, pour ceux situés aujourd'hui entre la trentaine et la quarantaine.
Offspring se situait là, avec Smash qui subitement et subtilement débarquait entre 7 second de Youssou Ndour et Zombie de Cranberries. Que du lourd :).
Come out and Play envahit alors les ondes radio, et nous voila tous sautant sur le moindre mur de passage. Puis vient Self Esteem et son ouverture Lalallallallalallaaaaa. Un morceau inoubliable, avec ce refrain "plus gueulard tu meurs", et ce côté grave accentué par la lourdeur des guitares.
Ces deux tubes planétaires s'écoutent bien, alors l'album doit être du même acabit... Que Nenni!!!
On retrouve sur le skeud une palette de chansons punk bien plus underground, à casser les oreilles de votre petite soeur. Et ça y va de bon coeur, avec fougue et entrain (Nitro, Genocide, It'll be a long time, Killerboy Powerhead), avec des touches d'humour (what happened to you), de la nervosité incontrôlée (so alone, le fabuleux Bad Habit), des petits messages politiques (not the one, something to believe in), de l'invitation au pogo (Gotta get away)...
Bref, du bonheur sur planche de skateboard, un excellent défouloir bien plus sain que de tout péter dans la cuisine de ta mère (et vachement moins risqué pour toi). Et vraiment, un album symbolique de ce qu'était la musique de l'époque, de quoi regarder amèrement dans le rétroviseur aujourd'hui et de crier "stupid dumbshit goddam motherfucker!"