Bombay Bicycle Club ou comment s'attendre à un - déjà - quatrième album de pop rock indie British, réalisés par des hipsters Londoniens clichés au cheveux sales et pulls trop grands. Que nenni. Quatre albums en cinq ans à leur effectif, ce quatuor, tel un bon whisky écossais se bonifie avec le temps et se teinte de couleurs profondes ambrées. Loin de la grisaille britannique, on embarque dès les premières notes dans un voyage (nourris de ceux du songwriter Jack Steadman) aux accents bollywoodiens (Feel), transe (Carry Me) où les choeurs se mêlent aux instruments exotiques divers et aux beats et samples modernes (So Long See You Tomorrow). Cet album est un petit talisman qui nous transporte entre euphorie (Luna) et mélancolie (Home By Now, Eyes Off You), grâce à la voix de Steadman, juste, douce, sans jamais en faire des caisses. L'un de ces albums que l'on pourrait écouter en boucle, et c'est justement ce que nous invite à faire la dernière chanson "So Long See You Tomorrow", avec son entêtant "you go round and round and round...". Embarquez, enfourchez votre bicyclette et laissez vous porter par cet album sans prétention et d'une beauté rare et originale, l'une de celles qu'on ne voudrait jamais qu'elle se commercialise à grande échelle.