Rien que le titre d’ouverture, Introvert, pose déjà les jalons d’un album XXL qui s’annonce grandiose et qui n’hésite pas à faire dans la démesure avec ses airs de boléro épique, façon musique pour péplum. La suite n’est qu’une succession de chansons quasi parfaites, naviguant entre hip-hop soulful, soul, funk, afrobeat, trip-hop dans lesquelles le flow posé de Little Simz imprime sa tonalité sur chacun des titres, quelque soit le tempo. Et que dire de la production signée Inflo que l’on a pu apprécier récemment pour son travail au sein de SAULT et aux côtés de Michael Kiwanuka… un nom auquel on ajoutera celui de Rosie Danvers, responsable des arrangements orchestraux qui viennent donner à cet album gorgé de samples radieux une forme de rutilance très agréable.
Au final, c’est un album “monstre” qui nous offre là Little Simz avec ces interludes aux airs de comédie musicale, où les singles se ramassent à la pelle (Woman, I Love You, I Hate You, Little Q, Pt. 2, Two Worlds Apart et son clin d’oeil à Kendrick Lamar…) avec la plupart du temps des paroles sombres et engagées où elle aborde des thèmes comme le féminisme, le racisme, l’amour où la famille.
Côté featurings, on saluera la présence de Cleo Sol (elle aussi rattachée à SAULT) sur le refrain très moelleux de Woman et celle de l’artiste anglo-nigérian Obongjayar interprétant sur la dernière partie du disque un Point and Kill dans un style afrobeat totalement irrésistible.
Un foisonnement et une richesse harmonique qui n’est pas sans rappeler les albums de SAULT… logique puisque Inflo est une des pierres angulaires de ce collectif dont on a salué l’engagement et la générosité au cours des mois précédents à travers les albums Untitled (Black Is) & Untitled (Rise).
https://www.benzinemag.net/2021/09/29/little-simz-sometimes-i-might-be-introvert-un-talent-qui-ne-cesse-de-saffirmer/