Quelque chose de précieux subsiste...

Même si les foules gigantesques allumant des briquets dans des stades n'ont jamais été ma vision de ce qu'est la bonheur "live", il est impossible de contempler la mer humaine de Bercy battue par les vagues déferlant de la sono de Placebo, alors que, tout là bas, sur la scène, un petit homme ambigü reproduit l'éternel miracle de l'offrande de son corps et de sa voix au public, sans ressentir une vraie émotion. Car quelque chose de précieux subsiste encore ici, malgré l'orgie sonore, la grande partouze orchestrée par le monde du spectacle : l'honnêteté et la maladresse d'une musique jamais complètement sortie de la chambre d'un adolescent complexé et solitaire, peut-être...