Sounds of a Playground Fading par AntoineRA
Depuis un an, IN FLAMES s’efforce à faire transparaître une image plus sérieuse et mature du groupe. Et pour cause, le départ en février 2010 de Jesper Strömblad, dernier membre fondateur encore présent, fut accueilli avec stupeur par tout amateur de la carrière des Suédois. En effet, l’ancien pilier du quintette était parvenu à créer ce son de Göteborg si propre au Death Mélodique, et offrir aux Enflammés de brillantes mélodies qui ont (presque) toujours su faire mouche et caractériser leur musique, peu importe l’évolution qui est survenue en quinze ans d’hégémonie sur l’ensemble de la scène, qu’elle soit oldschool, ou moderne. Ce nouvel album, Sounds Of A Playground Fading, est alors attendu avec appréhension suite à un A Sense Of Purpose majoritairement décevant quant à son atonie et sa frivolité générales, mais également avec curiosité puisque les autres membres paraissent relativiser au maximum ce départ et présentent une facette bien plus professionnelle et concernée vis-à-vis de l’élaboration de ce dixième disque.
[...]
Anders se déleste de son aspect geignard et, par la même occasion, du chant hurlé sur les couplets, livrant alors une voix plus Rock et burnée, parfois poussant dans le registre Extrême pour appuyer le propos avec plus de véhémence. Les refrains sont, quant à eux, extrêmement soignés et redeviennent clairement délimités dans les compositions. La voix claire y est de rigueur, toujours garnie d’arrangements (overdubs, synthés) pour enjoliver la section, et apporter un caractère épique envoûtant qui pallie à leur aspect moins direct
[...]
Il faut tout de même préciser que les claviers ont une grande importance sur cet opus, à tel point qu’Örjan Örnkloo mériterait d’être intégré à temps plein au quintette. Aucune composition n’est exempte de ces synthés qui favorisent sans conteste l’accroche des refrains, contrastant ainsi avec la rythmique lourde alentour et complémentant la faible dimension mélodique des titres.
[...]
Côté guitares, le disque pêche indéniablement. Précisons avant tout que, même si Niclas Engelin, bon ami du groupe et remplaçant attitré d’un des guitaristes depuis de nombreuses années, a été officiellement intégré comme membre constant à la place de Jesper, il n’a pas pour autant participé à l’écriture des morceaux. Le champ a donc été laissé libre à Björn pour la quasi-totalité des pistes et, bien qu’il soit un guitariste extrêmement compétent, s’occuper de la composition d’un album ne semble pas être son point fort.
[...]
Finalement, avec Sounds Of A Playground Fading, et comme à chaque nouvelle sortie, IN FLAMES offre un album qui se démarque de ses prédécesseurs. Toutefois, cela n’est pas, en soi, un gage de réussite car les compositions, résultant malgré tout d’un travail indubitablement soigné et réfléchi, accumulent lacunes et disparités. Coïncidence ou non, quoi qu’ait pu dire le groupe sur l’implication limitée de Jesper les années passées, ces nouveaux titres accusent clairement le manque de la patte mélodique de la formation en ce qui concerne les guitares, se reposant toujours plus sur les claviers. Ce qui entre d’ailleurs en contradiction avec le fait de composer des morceaux pour le live, ligne de conduite actuelle des Suédois. Le disque n’en reste pas moins varié et divertissant, parvenant à se construire sa propre atmosphère de par ses sonorités plus brutes. Néanmoins, même si chacune des pistes possède un passage appréciable, la banalité et répétitivité de la rythmique, couplée à un agencement révisé de la mélodie, ne joue clairement pas en leur faveur, ne laissant qu’une pincée de très bons titres comme consolation. IN FLAMES emprunte donc un chemin dangereux qui, au vu des nouvelles sonorités développées, lève plus d’inquiétudes qu’il ne divertit.
----- Lisez la critique complète et détaillée sur Metal-Impact.com -----