Just like an angel.
Le timbre aérien poste une hymne à l’échappatoire, le rythme agile captive par delà l’atmosphère rêveuse, envoyant un tsunami sur les berges du réel. Onirique, prenant, immense, « Soulvaki » n’est...
le 24 juin 2015
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Forts d'un Just for a Day jouissivement aérien entendu sur les platines dès 1991, les charismatiques Anglais de Slowdive reviennent en force deux ans plus tard avec ce qui se trouve être la pièce maitresse de leur oeuvre, j'ai nommé Souvlaki. Si My Bloody Valentine représente à l'époque la face bruitiste et expérimentale du Shoegaze (cf. Loveless), Slowdive incarne un côté plus mélodique, planant et Pop (pas autant que Ride, mais tout de même).
Revenons en à Souvlaki.
"Alison" ouvre l'album de façon magistrale, avec une ligne de basse sacrément bien foutue et des choeurs féminins par Rachel Goswell (je t'aime) pas piqués des hannetons. On retrouve aussi cette guitare très aérienne en arrière-plan qui donne la douce impression d'écouter de l'air, dont Just for a Day avait déjà fait plein usage. Malgré quelques dissonances volontaires (la première note de "40 Days"), l'album poursuit la lignée Dreampop engagée par son grand frère de 1991, et les précédents EPs du groupe. Le chant est particulièrement réussi car varié, en effet Neil et Rachel se partagent assez bien les lignes de chant malgré la différence de leur timbre de voix (ils sont de sexe opposé, en même temps), et on se surprend à fredonner "Dagger" ou "Machine Gun" dès la première écoute, chose rare pour un disque (surtout de Shoegaze, le chant est souvent sous-mixé volontairement), vous en conviendrez.
Pour les paroles, faudra pas vous étonner, c'est les thèmes habituels des observateurs de chaussures, à savoir amour, soleil et adolescence. Cependant, Slowdive met peut-être un peu plus l'accent sur la drogue que ses consorts ("I'm so high that I lost my mind" sur "40 Days", "Listen close and don't be stoned" sur "Alison"). L'ensemble reste extrêmement classique, et c'est ça qui est bon. En fait, le seul groupe du genre qui s'éloigne un peu des topoi tant exploités par leurs potes shoegazeurs doit être Lush (et encore...). Cela dit, et pour en revenir à nos moutons, "Dagger" sort un peu du lot par son ton mi-cynique mi-dépressif plus qu'appréciable.
En perfectionnant le style déjà très bon de Just for a Day, Slowdive enfante en 1993 (quelle belle année pour la musique) d'un des classiques incontournables du Shoegaze, et même du Rock indépendant en général, à placer aux côtés de Nowhere (Ride), Loveless (My Bloody Valentine) et autres Split (Lush). De plus, le disque est un excellent point de départ pour le curieux qui souhaiterait s'aventurer dans cet intriguant genre. En effet, ce Souvlaki reste assez accessible malgré quelques sonorités un peu expérimentales.
Créée
le 14 août 2014
Modifiée
le 14 août 2014
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