Jules reste stable
C'est pas avec des essais foireux comme "Snitch" qu'il va surpasser Taciturne, par contre le moustique samplé dans "Walter PP" c'est un grand oui.
le 23 janv. 2022
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Ah ! Dinos qui est la seconde et la dernière corne du monstre rapologiste de 2021. La première étant Laylow qui vient de sortir un album... Néanmoins, je m'aviserais à ne pas l'attaquer pour éviter m’outrage d’acharnement sur sa personne.
Le rap de Dinos se saccade de fil en aiguille de cette façon : Lamentation, persiflage, ego trip, les méchants sont méchants et les gentils sont gentils, faites ce que je dis non pas ce que je fais, etc.....
Aussi longtemps que son aspiration ne manquera pas à son écriture, tant qu'il aura de solides éphèbes universitaires et l'admiration circonspecte des amateurs d'un rap d'écolâtre où surabonde les portefaix sentimentaux ; on ne peut être certain de l'inaltérable monotonie de l'album.
Ce système thématique, vu et revu dans le rap, ne diffère pas sensiblement des mirlitons. Ces derniers sont même prêts à patrociner dans les rues pour défendre le flûtencul d'art et leurs commerçants.
Je ne vais pas encore tancer les idolâtres, néanmoins je me précipite de souligner que Dinos s'en fiche de vous. L'art se défend lui-même, quoiqu'en disent les caboulotières de la critique. Ce n'est que question d'or et d'écu, ni plus, ni moins. Les grands médias existent qu'uniquement pour laisser entrevoir un souffle de jugement totalement spéculatif aux bélîtres du goût et empocher leur dû tandis que ceux qui s'élèvent au-dessus des faux semblants journalistiques, des déglutinateurs de la morale, subissent tour à tour la conspiration du silence et de la parjure. On doit tout aimer aussi bien qu'une prostituée doit éructer toutes les voûtes ithyphalliques qui s'érige vers elle.
Dinos n'est rien d'autre qu'un coléoptère de plus dans le nid du rap, dont l'album va être défendu corps et âme par les argousins du goût. Voilà ma critique, elle tient en une ligne.
Il suffit d'écouter 2-3 morceaux au hasard de Dinos pour concilier l'ensemble de ses œuvres. Parfois on sera surpris, puis on se rendra compte qu'il répète ses lieux communs avec une phraséologie différente.
On me dira que Dinos critique la société de consommation, le neo-capitalisme et la caste bourgeoise. Si tout le monde nous avait défendu comme lui, j'imagine que ce beau pays d'enthousiasme et de générosité serait capitaliste jusqu'au fond de ses bottes, depuis une centaine d'années pour le moins, car il est difficile de nommer un individu qui ait autant fait que celui-là pour propager dans le monde le scepticisme de la servitude.
C'est ce prêtre mondain qui dit rythmiquement au riche « il y aura toujours des pauvres parmi vous » et il a raison. Sans élévation et sans art, nous ne sommes rien, nous crevions sans trop d'effort, de pas insensés en pas insensés jusqu'à une mort insensible. Un peu de rêves, un zeste de joies, beaucoup de peine psychologisante, et ça nous suffit. Que le système mondain se soit infatué dans l'art reste le plus grand crime de notre siècle. On se pousse au ravin avec un nihilisme effrayant, tandis que les pulchritudes d’âme rejoigne la case martyrologie de l'hebdomadaire du dimanche.
Pour finir je citerai cet écrivain des catacombes du 19ᵉ siècle qui a mieux décrit que quiconque cette souffrance qui fracasse mon âme : "Une tristesse énorme est sur le monde. À l'exception des scélérats innombrables, industriels ou commerçants, qui s'enrichissent de la guerre et qui craignent de la voir finir, à l'exception des prostitués de tous les étages qui se soûlent du sang des victimes, on n'entend partout que des lamentations ou des sanglots. […] Il y a vraiment trop de gens qui souffrent et les larmes de plusieurs millions d'orphelins font un repoussoir trop inquiétant à leur allégresse de malfaiteurs.
Mais la grande tristesse, la tristesse qui écrase le cœur, n'est pas faite seulement de compassion pour les victimes et d'horreur pour les bourreaux. Elle est le privilège redoutable de l'aristocratie des âmes. Âmes d'artistes ou de poètes, âmes surtout de hauts chrétiens qui ont besoin de la Grandeur et de la Beauté et qui les cherchent ou les chercheront en vain désormais.
Eux-mêmes représentaient l'une et l'autre, et leur nombre diminue effroyablement chaque jour. C'est surtout ceux-là que le Démon du Nord veut exterminer. Place aux goujats et aux imbéciles malpropres à qui la société future appartient
Et la Tristesse infinie menace la terre comme les eaux-du grand Déluge."
Créée
le 26 juil. 2021
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