Standing on the Shoulder of Giants par FlyingMan
Les nineties sont terminées, Oasis passe le cape du millénaire en mode 2.0 avec un nouveau style musical, graphique pour les pochettes et surtout une nouvelle formation... Bonehead et Guigsy s'en vont et seront remplacés par Gem et Andy Bell. Même si Noel Gallagher tentera de minimiser le fait avec son humour habituel "Ce n'est pas comme si c'était Paul McCartney qui quittait les Beatles", cela prouve néanmoins une énorme fragilité dans le groupe.
Le LP démarre sur les chapeaux de roues pourtant avec l'instrumental et dévastateur Fuckin' In The Bushes qui transformera à tout jamais les concerts d'Oasis ! Ce moment où on sent que le groupe va arriver, qu'on se retrouve plongé dans le noir lorsque l'intro détonne. En une seconde, c'est le bordel total, et le groupe n'est même pas encore sur la scène ! Dantesque ! Go Let It Out poursuit et montre la volonté de faire un tube à la Beatles,. C'est droit, carré et ca fonctionne même si un peu irritant à la longue... La drogue a beau être dorénavant proscrite au sein d'Oasis (enfin sauf pour Liam), les premières chansons psychés du combo de Manchester apparaissent et c'est plutôt réussi. Si sur Who Feels Love? c'est juste correcte, le groupe pond la meilleure chanson de l'album (même si c'est pas difficile) avec Gas Panic. Solo criard, lancement parfait, ambiance planante, riche de petits détails en tous genre, elle ne vieillit pas et reste juste magnifique !
A part ca... C'est quasi le désert artistique. Aveu de faiblesse d'ailleurs d'un Noel à court d'idées, laissant pour la première fois un morceau de son frère sur un album. Une intro au piano à la Coldplay, des paroles digne d'un gamin de 7 ans, des "la la laaa" ignobles en final, font de Little James le pire morceau de toute la discographie d'Oasis ! Noel ne fait pas beaucoup mieux avec un Sunday Morning Call niais, une copie/parodie d'AC/DC sur I Can See A Liar, et reconnait même le constat sur Where Did It All Go Wrong? Roll It Over nous laisse heureusement à la fin sur une bonne note, sans que ce soit culte non plus. Un titre sans prétention mais qui fait son job.
Un an et demi à enregistrer dans une villa luxueuse du sud de la France, ce n'est jamais bon. L'album se révèle décevant. Si pour un groupe bêta, ce n'est pas très grave, pour Oasis à la sortie de son âge d'or, riche et prolifique, ca l'est. Le monde a changé, Oasis aussi, le rêve est définitivement terminé, ils ne sont plus invincibles. On dirait un autre groupe. Comme si les compteurs étaient remis à zéro. Ils tentent de nouveaux trucs, et comme tout nouveau groupe, ils se plantent. Les années 2000 seront moins folles pour eux, mais ils se révèleront plus humains... Avec tout ce que cela comporte...