Au risque de me faire lyncher, je dois bien avouer qu'ayant découvert sa seigneurie Neil Young à travers Harvest, j'ai toujours eu un mal fou avec Crazy Horse, beaucoup trop fougueux et rugueux à mon goût. Bon, c'est vrai qu' A Letter Home, son précédent album avait, volontairement, un son dégradé. Mais j'y avais retrouvé ce lyrisme folk, propre aux aux mélodies du bonhomme qui rappellent les couchers de soleil sur Monument Valley (du moins tels que je les rêve). Je retrouvais Mon Neil à moi enfin, ce Neil intimiste à la voix si puissante menaçant de se briser au détour d'un octave.
Je suis donc heureux de vous apprendre, que le nouveau bébé dont il vient d'accoucher, est un nouveau chef-d'oeuvre, absolument dans la veine de ce qui me fait vibrer. Mélodies inspirées et pleines de poésie sont cuisinées soi à la sauce solo (le plus souvent une guitare ou un piano), à vous de choisir votre version, soi à la sauce symphonique. Je crois que là c'est une première pour le bonhomme qui se la joue crooner, seul avec un orchestre dans le dos. Vous me croirez si vous voudrez, mais ça sonne comme une évidence à mes oreilles, je suis convaincu que ses chansons ont un côté lyrique qui est pour moi se qui caractérise le mieux le chanteur. Rien d'étonnant donc à ce que sa voix, lorsqu'elle monte, s'accorde si parfaitement avec les violons. J'avoue avoir adhéré avec autant de plaisir à chacune des versions. Les versions symphoniques lui correspondent donc très bien, mais les versions solo donnent sentiment d'avoir son Neil à soi, assis sur son canapé à soi, en train de descendre un verre de Bourbon (à lui, faut pas pousser !) tout en titillant sa Martin d'une main (google est ton ami :-)
Le bonhomme va bientôt avoir 70 ans et on pourrait croire que l'usure du temps lui a fait faire le tour de son talent. C'est si étonnant d'écouter cette voix, encore si jeune et si juste. Neil Young n'est qu'un vieux corps car pour le reste, il bosse (s'amuse plutôt) avec des minots comme Jack White et se renouvèle sans cesse. C'est presque naturellement qu'il signe avec Storytone un album universel car intrinsèquement beau, un album qui n'a pas d'âge, pas de nationalité, pas d'opinion (encore que) et donc pas de limites.
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