Avec son nom évoquant un chef indien anobli, Lord Huron pouvait-il pratiquer autre chose qu’un genre en lien avec les racines, la terre ? Nous voici donc en présence d’un disque de folk rock teinté d’americana, aux accents pop assez marqués, par un groupe qui signe ici un deuxième album assez remarquable. Très authentique, n’hésitant pas à en appeler à ses racines country ou rock via des rythmes ou des phrasés évocateurs, le groupe joue sur un registre assez large tout en restant limité à une vision assez datée de la musique. N’y voyez aucune critique, car c’est bien ce partis-pris qui fait le charme de ce disque. Du charme, il n’en manque pas, et pourtant la recette est simple, l’exécution convenue, l’interprétation classique. Mais ça marche. Peut-être est-ce ce côté entraînant, évident ? Cette petite touche de mélancolie qui prend parfois le dessus, amenant un peu de diversité ? Ou cette voix assurée mais qui prend garde de ne jamais cabotiner, se contentant de transmettre une passion et un plaisir palpable ? Aucune idée. « Strange trails » fait partie de ces albums à la chimie en apparence foireuse mais dont la formule est si bien dosée qu’on ne trouvera rien à leur reprocher. Pas original ? Pas grave. Dingue, non ?