Avec Stress Killer, Léon Phal livre un album fidèle à son univers, entre jazz moderne, influences lounge et touches urbaines. Sans être décevant, l’ensemble peine cependant à réellement captiver ou surprendre.
Une esthétique bien définie, mais sans aspérités
Dès les premières notes, on retrouve la signature sonore du saxophoniste : un jazz feutré, parfois dansant, qui évoque ces cafés new-yorkais où le raffinement côtoie une certaine patine. L’atmosphère est posée, l’exécution est soignée, mais on peine à ressentir une véritable impulsion créative ou une prise de risque notable.
Des morceaux qui fonctionnent mais manquent de relief
Quelques titres sortent du lot : "Something Inside" parvient à capter l’attention avec un groove plus marqué, tandis que Naima joue sur une dimension plus contemplative. "Clarity" et "Sacred Conversations" illustrent une certaine diversité dans les textures et les ambiances, mais rien qui ne vienne véritablement bousculer l’écoute ou marquer durablement l’auditeur.
Si la cohérence du projet est indéniable, elle finit aussi par enfermer l’album dans une certaine linéarité. Chaque titre reste dans une zone de confort, avec des arrangements qui évitent soigneusement tout excès ou toute tension musicale trop marquée.
Un album qui s’écoute bien, mais sans éclat
En définitive, Stress Killer offre une écoute agréable mais trop sage, qui laisse une impression d’élégance un peu figée. Si Léon Phal maîtrise son style, il semble hésiter à le confronter à des influences plus audacieuses ou à jouer davantage avec la structure et l’imprévisibilité du jazz.
Ceux qui apprécient son travail y retrouveront ce qu’ils aiment, mais l’album peine à dépasser son rôle de fond sonore élégant. Un bel exercice de style, certes, mais sans réelle prise d’ampleur.