Strut
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Strut

Album de Lenny Kravitz (2014)

Malgré des pec' saillants et des abdos 3D exhibés sur la pochette de ''Strut'' (frimeur), le dernier LP de Lenny Kravitz est sorti le 23 septembre dernier dans une quasi-indifférence. Avant qu'il ne soit rabaissé, à tort et au fil du temps, au statut de chanteur à midinettes, l'intelligencia du Rock élevait pourtant le multi instrumentiste au rang de divinité à l'instar du nain mauve de Minneapolis, leur éternel chouchou.
Un quart de siècle après son éclosion et 9 albums vendus à 40 millions d'exemplaires, Leonard Albert Kravitz a toujours foi en son art et son talent et tente à le prouver à travers ''Strut''. La recette est toujours la même, hormis Craig Ross qui chatouille sa 6 cordes, Kravitz est quasiment le seul à tripoter tous les autres instruments (gratte, batterie, basse & claviers). Bien qu'il ne révolutionne en rien l'univers Rock, son dixième skeud est une rafale de hits, dopé par une production mettant en avant tout le long une basse chaleureuse et ronflante et des arrangements pointus fleurant bon les 70's. ''Strut'' constitue certainement ce que Kravitz a proposé de mieux depuis ''Mama Said'' (1991). Pour cet effort, il s'est abstenu de gonfler sa galette de ballades sirupeuses qui gangrenaient jusque là ses œuvres précédentes.


On pénètre dans ''Strut'' par une enfilade de titres qui lorgne sur la période 80's de Bowie via ''Let's Dance'' dont l'intro (d'balle) ''Sex'' et son entraînant riff cristallin et funky qui présente aussi quelques airs de famille avec ''I Was Born For Lovin' You'' de Kiss. Dans la même veine, ''The Chamber'' fait du gringue à Blondie tandis que ''New-York City'' plus suave mais funky est cajolé par un choeur féminin et des caresses de saxo.
Sorti de cette première partie pétillante, de strass et de boule à facettes, Kravitz dirige la suite vers une voie Rock plus académique avec notamment ''Dirty White Boots'' qui marche dans les empreintes du T-Rex de Marc Bolan de sa démarche lourde et puissante.
''The Pleasure & The Pain'' est une ballade tricotée par une guitare omniprésente au milieu d'un orgue et de cuivres directement rapatriés des 70's tout comme ''She's A Beast'' ou ''I Never Want Let You Down'' badigeonnées de Stones grand-cru et d'une guitare bavarde imitant les gimmicks de Keith Richards dans tous les coins.
Le riff de ''Strut'' descend directement de l'arbre généalogique de ''State Of Shock'' fruit du génial duo Jagger-Jackson.
Avant de s'accorder un rock à la Cochran fleurant bon le ''Summertime Blues'' sur ''I'm A Believer'' (qui n'est pas une cover des Monkees), Kravitz fait s'accoupler un saxo bedonnant à un harmonica sur ''Frankenstein'' dans une ambiance suintant la Soul d'antan.
Kravitz ne renie pas son passé en aiguillant ''Happy Birthday'' sur une gamme blues ponctuée de rots de saxo, transpercée par un refrain fédérateur qui évoque ''Let Love Rules'', entonné bras dessus-bras dessous avec le support d'une chorale féminine.
Malheureusement, ''Strut'' se conclu sur un faux-pas. ''Oooh Baby Baby'' est la seule véritable faute de goût de l'album qui écope d'un carton jaune à cause d'une chansonnette agaçante et écoeurante de choubidou-wap, affublée de paroles niaises.


En revenant à un style sobre et plus authentique du haut de son demi-siècle, Lenny Kravitz assume toujours autant ses influences (que certains qualifieront de recyclage) et récupère une partie de sa crédibilité artistique qu'il avait éparpillée sur les sentiers du star system ces dernières années.

Lazein
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le 20 oct. 2014

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Laz' eïn

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