Stubb
7.6
Stubb

Album de Stubb (2012)

Qu’est ce qu’un power-trio ? En se basant sur les mémoires du rock, il s’agirait d’un groupe de trois musiciens, guitare / basse / batterie, enraciné dans un blues rock souvent teinté de psychédélisme rageur (Cream, The Jimi Hendrix Experience, Toad, Blue Cheer), précurseur du hard-rock - d’où son « power ». En 2012, combien reste-t-il de power-trios ? Il y aurait bien Muse, mais leur entreprise est bien trop orchestrale, hétérogène et alambiquée pour accompagner les noms précédemment cités dans leur démarche musicale avant tout spontanée et sauvage. Il y aurait bien le John Mayer Trio, mais ce dernier est bien trop propre sur lui. Il y aurait bien eu Wolfmother, mais le voilà désormais quatuor. Il y aurait bien Placebo… Non. Heureusement, l’héritage des power-trios n’est pas complètement perdu : un trio anglais inconnu au bataillon dénommé Stubb se remémore les glorieuses années guitare furieuse, basse vrombissante et batterie puissante au détour d’un album éponyme aussi bien nostalgique que furibond.

Le trio s’organise autour de la guitare et du chant de Jack Dickinson, de la basse d’Isabella Brunäcker et de la batterie d’Aaron O’Sullivan. A la frontière entre stoner et heavy-rock, un peu à la manière de Graveyard (« Flame »), Stubb constitue une bonne découverte pour tout amateur de guitares aux distorsions prononcées et de riffs efficaces. Certes, rien de révolutionnaire ne galope au sein de ce premier album éponyme, pourtant nombreux seront les ébahis à l’écoute du groove déconcertant saupoudré sur l’ensemble de la galette. « Road », « Scale The Mountain », « Soul Mover » en sont les parfaits exemples. Moins bon aux vocalises qu’aux soli six-cordesques, Dickinson assure tout de même le job d’une manière plus qu’honorable ; après tout, le chant n’est pas l’occupation et la réputation principale du power-trio : Vic Vergeat de Toad n’était pas réputé pour ses harmonies chantées, si tant est que l'on puisse les considérer comme tel… Acoustique, la superfétatoire « Crosses You Bear » coupe l’auditeur en plein vol au détour d’une ballade de deux minutes en paraissant quinze.

L’oiseux terminé, « Hard Hearted Woman » et son riff imparable retentissent dans un mélange de saleté et de sueur finalement assez rafraîchissant, avant de laisser la place à la plus calme mais non moins efficace « Crying River », puis à l’épique « Galloping Horses ». L’album peut paraître un peu court. Peu importe. Le but n’est pas de faire long, mais de faire efficient. Peut-être est-ce la clé du bonheur rock’n’roll de 2012, allez savoir…

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BenoitBayl
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le 5 déc. 2013

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Benoit Baylé

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