Suck It and See par Noizy_Boyzy
Nous sommes en 2008. Les quatre membres de la bande de Sheffield traversent l'Atlantique et rejoignent les rangs de la famille du "Desert Rock" sous l'aille protectrice du parain Josh Homme. L'initiation est rapide, la surprise est grande. Si la patte du géant roux y est patente, "Humbug" (2009) reste pourtant bel et bien un album des Arctic. S'en suit une tournée mondiale, accompagné d'autres soldats de la nébuleuse "Homme" : les "Eagles Of Death Metal".
Nos ouistitis s'affranchissent vite. Eux-seuls mènent leur barque, et celle-ci regagne les côtés britanniques.
Deux ans plus tard, les Arctic Monkeys sont de retour. Et de nouveau, surprise!
"Suck It and See" est en ligne sur Deezer. "Domino", la maison de disques dévoile l'entièreté de l'opus un mois avant sa sortie physique. Première écoute, premiers avis : l'album est "calme". La spontanéité, marque de fabrique du groupe sur leurs deux premiers albums, a définitivement laissé la place à un effort de composition plus soigné. A l'écoute de "Suck It And See", on se dit que le travail amorcé sur "Humbug" fait quasi effet d'annonce. Les arrangements sont nombreux et léchés, les structures et les mélodies toujours plus subtiles. Si les premières écoutes ne remportent pas l'adhésion immédiate et complète, l'album gagne pourtant à être réécouté, encore et encore, écoute après écoute, "brick by brick"... Alors, se dégage de l'ensemble de l'opus l'impression qu'on a affaire à un sacré disque. Cohérent, riche, plein à craquer en idées géniales mais avec l'agréable sensation de légèreté qui sied aux pépites pop. Chaque chanson prend appui sur la précédente pour que puisse mieux se dégager le sentiment qu'on a affaire à un grand album et plus à la compilation (certes habile) de tubes que l'on éprouvait à l'écoute de "Whatever People Say I Am, That's What I'm Not" par exemple.
Nous sommes en 2011, et je me dis (j'espère) que la trajectoire suivie par les Arctic Monkeys continuera sûrement de surprendre qui veut bien en être le témoin.