Je n'avais écouté que le premier single de cet album avant de me lancer dans l'écoute du disque entier et même si Make It All Right ne m'emballait pas trop, je me demandais ce que donnerait un album avec un nouveau batteur, plus jeune.
Supercharged a plus ou moins les mêmes défauts que Let the Bad Times Roll, un album bourré de problèmes que je réécoute finalement avec plaisir car les réécoutes permettent de bien laver le cerveau et d'avoir les mélodies dans le crâne.
Sauf qu'ici je n'ai senti qu'une ligne directrice, celle de faire un best of de The Offspring en version pas terrible, réutiliser des motifs déjà expérimentés par le passé par le groupe ou rendre hommage à d'autres formations.
Ainsi, Looking Out for #1 reprend l'arpège d'intro de Hammerhead mais au clavier cette fois, Light It Up est une citation assez directe de Staring at the Sun, sur Make It All Right on a la petite phrase parlée avant le riff comme dans Pretty Fly (For a White Guy) ou Come Out and Play, Get Some refait l'intro de Stone Cold Crazy de Queen tandis que Truth in Fiction vous rappellera sans doute l'album Smash... Bref tout ça c'est un groupe qui s'est passé lui-même au micro-ondes.
Et puis au milieu il y a Come to Brazil qui m'a interpellé. Il faut savoir qu'en Amérique du Sud les groupes de Rock et de Metal sont souvent très bien accueillis car là-bas ce sont des genres très respectés visiblement. C'est parfois dû à une interdiction assez longue de cette musique (je pense à Cuba en particulier) qui fait que dans cette partie du monde, les générations actuelles aiment beaucoup ça car c'est plus "récent" pour eux que pour nous en Europe. Ainsi Come to Brazil est un remerciement direct aux fans brésiliens qui se veut protéiforme. Une grosse intro Heavy Metal avec un solo, un riff acéré et rapide à la Metallica pour lancer les nombreux couplets, et enfin 30 secondes de "Olé olé olé!" pour que le public chante à l'unisson. C'est un patchwork bordélique qui détonne au milieu d'un disque où les mecs ne savent pas quoi faire pour captiver l'intérêt de leurs auditeurs, et même si c'est mal fichu et que ça a la subtilité d'un dessin d'un gamin de 6 ans, j'ai trouvé ça un peu "nouveau".
Pour ce qui est de la production clairement je commence à me demander si Bob Rock n'est pas à moitié sourd à présent. Le type a produit des albums au son monumental dans les années 90 et au début des années 2000 et là ça ne ressemble plus à grand chose. On dirait que les instruments sont là pour s'écraser les uns les autres et la voix est horrible. Dexter Holland a souvent eu des problèmes de voix dans sa vie, mais lors des derniers concerts il était plutôt en forme, il suffit de voir le concert du Hellfest de cette année par exemple. Là on dirait qu'il a juste craché les mots dans un micro et que c'est un gros compresseur et de l'Autotune qui va devoir péniblement retranscrire une mélodie à partir de ça. Énormément de gens avec beaucoup moins d'expérience en studio parviennent à faire des disques qui sonnent bien mieux de nos jours et ça me parait fou d'assister à un tel désastre pour un groupe qui est important dans l'industrie musicale.
Je ne me ferai pas avoir deux fois et dans le doute je mets une note correcte car je pestais un peu contre Let the Bad Times Roll au début, mais je comprends que cet album soit mal reçu car les gars sont largement en manque d'idées.