Pas besoin de s'embêter avec une phrase d'introduction bien sentie et une remise dans le contexte toujours bienvenue : le groupe n'ayant fait aucun effort avec cet album, j'en ferai de même avec ma critique.
Let's goooo zé parti
On va direct tirer à balles réelles : en une seule écoute, on sait où l'album veut aller, et c'est clairement nulle part.
Dès Looking Out For #1 qui ouvre le bal, on sait qu'on va le subir ce nouvel album. La production est absolument dé-gueu-lasse avec un son compressé à l'extrême et des riffs de guitares qui ne sortent pas du mix, tandis que notre bon vieux Dexter Holland, déjà essouflé au bout de 20 secondes, ne se fait même plus chier à articuler et laisse l'autotune essayer de faire sonner le tout convenablement (spoiler alert : it's an epic fail).
Mais je sais être indulgent, sachant pertinemment qu'il ne faut jamais juger trop rapidement. Semblable à un bon vin qui gagnerait en maturité au fil du temps, combien d'albums ont besoin de quelques pistes pour dévoiler tout leur potentiel ? Dans ma grande mansuétude légendaire, j'ai donc laissé la chance au groupe de se rattraper avec les titres suivants. Que nenni ! Light It Up est une resucée de ce qui se faisait durant l'ère Americana, le talent et l'énergie en moins (je veux rien entendre, y'a rien d'extraordinaire et de révolutionnaire dans ce titre, arrêtez de tous crier au génie).
Est-ce qu'on poursuit l'hécatombe ? Fort heureusement, non. Un instant de répit nous est offert avec un Fall Guy tout juste correct, mais la suite s'annonce immédiatement pénible avec ce Make It All Right assez désastreux qui pompe péniblement Blink-182. Ici, point de complaisance : pionniers du pop-punk en leur temps, les Offspring ne méritent-ils pas mieux que d'être aujourd'hui de simples suiveurs ?
Arrivé à ce stade du disque, j'ai sérieusement commencé à me demander si nous n'étions en réalité pas face à un album pensé parodique par des sales gosses toujours prêts à singer leurs consorts, à la manière de Weezer. La pochette déjà, n'est pas sans rappeler Ride The Lightning de Metallica, mais c'est plus les 3 chansons suivantes qui vont confirmer ces doutes :
- Truth In Fiction est un plagiat/hommage à Welcome To Hell de Sum 41, dans la droite lignée de leur tournée mondiale faite en commun (pas Bad Religion pour ma part) ;
- Come To Brazil est un pagiat/hommage à Metallica encore eux (voire Motorhead pour les vieux briscards et les plus nostalgiques)
- Get Some est un plagihommage à Black Sabbath saupoudré de choeurs piqués aux Rolling Stones, et carrément le riff de Carry On Wayward Son parce que pourquoi pas foutre Kansas dans le shaker ?
Sans faire dans la bienveillance envers de vieilles personnes, tout n'est pourtant pas à jeter sans vergogne : Hanging By A Thread est peut être l'une des chansons les plus abouties et peut rappeler l'époque de Conspiracy Of One, et l'efficace You Can't Get ThereFrom Here clôt tranquillement cet album sans pour autant briller par son inventivité.
Prenant le contrepied du titre de leur album, les Offspring nous auront donc offert un 11ème album qui manque sérieusement d'énergie, et qui se veut comme un pied de nez à ceux qui attendaient une sorte d'album revival à de bonne facture. Intrinsèquement, il est loin d'être aussi mauvais que son prédécesseur qui était une belle purge, mais il ne permet pas au groupe de renouer avec ses grandes heures.