Album de branleur

Supermarket est le cinquième album du rappeur américain Logic. Et la moindre chose que l’on peut dire au sujet de cet album est que c’est vraiment pas bon, mais pas bon du tout. Je pense que le problème avec cet album ne vient pas de la musique en elle-même mais d’un manque abyssale d’inspiration. Il n’y a aucunes prises de risques, aucunes inventivités, aucunes envies de proposer quelque chose de différent de d’habitude.

Et ce défaut (qui est très souvent présent dans d’autres albums de merde) est poussé à son paroxysme dans cet album où l’on tombe dans une espèce de fusion scolaire et convenu entre rap, pop et rock. Et ce triptyque et vendu avec tellement de neutralité, tellement de froideur qu’au bout d’un moment ça devient juste profondément fade, chiant et long.

L’album nous propose un trip mélancolique à travers des thèmes comme l’échec, la culpabilité, le retour en arrière, l’addiction, l’amour… qui sont servis à travers des rythmes de pop, et de rock avec toujours se fond de rap et de hip-hop dans plusieurs percussions qui viennent se greffer dans la mélodie de certains morceaux. L’ensemble des morceaux sont plutôt calmes d’un point de vue de la voix et de la musique pour probablement nous faire ressentir cet aspect de mélancolie et de temps qui passe. Logic travaille souvent des airs d’acoustiques rock pour renforcer ce sentiment.

Mais cette volonté de nous faire ressentir ce sentiment d’amour perdu ou d’addiction par exemple est servi dans certains des morceaux les plus vides que je connaisse. Que se soit dans les paroles ou dans la musique, il n’y a rien qui est propre et qui défini cet album, tous a déjà été vu et revu dans pleins d’autres albums en mieux.

Et ce problème d’identité rend l’album totalement inutile et scolaire. On a tous les cliché les plus pompeux de ce type de musique un peu mélancolique, le piano, la voix qui pars dans des vocalises super exaltées et totalement décuplées. Bref, l’album souffre clairement d’un manque de personnalité.

Au-delà de ce manque de personnalité, l’album possède de nombreux problèmes au niveau de sa musique et de ses paroles. Pour la musique, on a des problèmes subtils de mixages et de compositions où des percussions de brekbeat sont par exemple trop présent tandis que d’autres samples sont éclipsés.

Et cette dualité conduits certains morceaux à se vautrer lamentablement dans des samples mal foutus, où tous devient plus ou moins flou, où tous se précipitent dans une ultime merde musicale. C’est le cas dans le morceau titre, Supermarket et dans le premier morceau Bohemien Trapsody par exemple.

Et enfin le troisième gros problème de cet album se sont ses paroles qui sont tellement vides que ça en devient ridicule. On a l’impression que c’est une espèce de soupe informe de métaphores qui ne rimes absolument à rien, qui n’ont aucunes transparences au niveau de leurs significations. Elles se suffisent à elles-mêmes.

« And when I fall for you

That's when I'll break down my wall for you »

Supermarket, Bohemien Trapsody

« I built a time machine for you

But you always die, no matter what I do

Every time I go back, I always seem to fail

And the Angel of Death always prevails »

Supermarket, Supermarket

« Where is my girl?

The one I've been waiting for

I'd give you the world

If I wasn't stuck in this store

I'd give you the world

I think this here could start it

Come now, be my girl »

Supermarket, Time Machine

Putain, pouvons-nous avoir des émotions s’il vous plaît Logic, avoir de l’intérêt pour ce que vous raconter dans vos putains de morceaux. Parce que là ça devient vraiment trop explicite et dégueulasse au niveau des paroles, même Withehouse est plus subtil dans les paroles, c’est juste hallucinant. Car encore une fois, quand je dis que c’est dégueulasse, ce n’est pas par rapport au sujet ou au thème, mais par le rendu final des paroles qui est juste laid, sans finesse d’écriture, sans vraisemblance ni justesse.

C’est juste médiocre, ça ne rime à rien, ne parle de rien, ne fait ressentir rien. C’est le vide total. Et le pire c’est que contrairement à d’autres albums de merdes que j’ai pu critiquer, il y avait encore un peu d’identité, ou au moins une volonté qui se ressentais chez l’artiste de proposer quelque chose de bien et d’intéressant. Cet album n’a même pas cet envie, n’a même pas envie de faire l’effort de sortir de son confort. Pour résumer c’est tout simplement un album de branleur.