L'arrivée des nineties - un poil en avance - dans un vacarme étourdissant et salvateur: stridences et mystères, voici à nouveau l'hystérie incontrôlable en une minute et demie. Les chansons en objets volants non clairement identifiés, laissant des éclats de rage froide et de mélodies novatrices, et aussi l'exaltant spectacle du modernisme (tant attendu depuis 1976) aux confins de la bestialité.
[A propos de la pochette] : Une pochette qui mérite de devenir légendaire et qui illustre mais détourne tout autant la musique qu’elle enveloppe : une image artistique – au sens « art moderne » - de la sensualité (le flamenco et l’hispanicité) passée au tamis d’un cauchemar buñuelien (du musicien, il ne subsiste que le manche de la guitare, et la photo elle-même semble se désagréger, comme si elle n’arrivait plus à capturer l’essence des fantômes qui l’habitent).
[Critique écrite en 1988]