Sinister a décidé avec ce dernier jet de sortir un peu de sa routine des derniers albums. Après presque trente ans de carrière et treize albums (oui, je compte quand même Dark Memorials) à faire du death metal, le groupe a parfois essayé des trucs, avec plus ou moins de succès. Connu pour son riffing toujours très incisif, quel que soit le compositeur principal, Sinister a fait dans le death « à chanteuse », dans le mélodique, limite prog et dans le conceptuel.
Aujourd'hui, c'est une nouvelle expérimentation qui est à l'ordre du jour : le symphonique.
On connaît déjà les intros de cet acabit qui sont une coutume adoptée depuis pas mal d'albums déjà. Mais ici, l'orchestre s'invite à plusieurs reprises au sein même des morceaux. Et le pire, c'est que ça ne marche pas mal du tout.
Et j'insiste parce que, normalement, le sympho aurait dû me donner la gerbe. Pour Syncretism, ce ne fut pas le cas.
J'ai toujours apprécié davantage les albums les plus épurés du groupes, mais je tiens tout de même The Silent Howling en haute estime ne serait-ce que pour l'audace. Autant dire que la suprise fut de taille à la première écoute.
Force est d'admettre que ça donne une certaine prestance aux compos ; pas du tout un côté épique ou pompeux, comme on pourrait le suspecter ou le craindre. La partie orchestrale n'est finalement qu'un accessoire qui est là pour souligner le travail des riffs, ce dernier élément étant toujours mis en avant.
Le mélodique refait également son apparition et on a droit à quelques moments bien inspirés avec une ligne de guitare en lead.
Ce qui fait que c'est du Sinister et que ça reste aussi bon, c'est que ça bourre toujours autant. Le groupe néerlandais garde cette efficacité légendaire et ce côté accrocheur de tous les instants qui leur a toujours réussi.
Même si la production est là encore entre les mains de Jörg Uken, je trouve son travail particulièrement admirable sur Syncretism : entre l'incorporation de la partie orchestrale, en équilibre par rapport au reste, et le travail de mixage qui fait ressortir la basse plus que d'habitude, en passant par la batterie qui semble claquer plus que jamais, il y a de quoi le féliciter.
Sinister signe là un grand album, meilleur que les deux précédents, qui renouvelle considérablement leur sempiternelle formule et ce, sans altérer une personnalité bien marquée.
Et je vous laisse admirer l'oeuvre fourmillant de détails d'Alexander Tartsus (le même que pour Dark Memorials) en couverture.
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