Treize ans après Drukqs, Aphex Twin revient avec Syro en 2014, un album qu'il a teasé sur le deepweb. L'émoi qu'a provoqué cette annonce a boosté les écoutes sur le premier extrait de cet album avant sa sortie : minipops 67 (un titre en réalité plus compliqué). Et finalement mon ressenti est celui-ci : un album intéressant, mais avec une pointe de déception. On a tout simplement l'impression que Richard D. James a mélangé son style lounge, évoquant brièvement SAW85-92, avec le style de ses origines, notamment l'énergie de Drukqs. Richard s'est "calmé" on va dire. Mais c'est un calme qui reste dissonant, les mystérieux samples sont travaillés, cassés, reconstruits, comme à l'habitude de Aphex, mais on ne retrouve pas la même excitation qui nous faisait grimacer sur ce qu'il a pu faire avant. Mon morceau préféré serait sûrement PAPAT4 car il évoque ces percussions frénétiques que j'aime beaucoup chez lui.
Mais je vous conseille d'écouter cet album pour que vous constatiez l'évolution en 13 ans de Richard D. James, même si certains morceaux ont déjà été composé et joué en live il y a quelques années de cela. On ne peut pas nier que cet album gardera tout de même une place importante dans l'histoire de la musique électronique, d'une part parce qu'il n'en reste pas moins assez bon et d'autre part car c'est l'événement musical de 2014.