Michael Youn ferait-il de la bonne musique ? Difficile de répondre par la positive sans passer pour un grand inculte. Cependant, force est de reconnaître que la production musicale de l'album est vraiment propre, sans être révolutionnaire, mais je n'ai pas l'impression que c'était la vocation de l'album. D'autant que l'album se présente avec un véritable rythme narratif pour ne pas fatiguer l'auditeur lors de l'écoute de l'album au complet, notamment avec ces fausses coupures d'émissions radio qui présentent des rappeurs avec des particularités plutôt rigolotes. Par exemple, MC Marshmallow qui rappe la bouche pleine... Je vous laisse imaginer le délire. Ces blagues ont le bon goût d'être court et de laisser respirer l'auditeur avant d'aller vers la prochaine connerie de l'auteur. Alors pour apprécier l'album, il faut évidemment pouvoir souscrire à l'humour vulgaire et extrêmement régressif à la south park et bien comprendre qu'il s'agit de parodie. En ce sens, "Crève sale connasse" m'a arraché quelques fous rire, mais bien évidemment aurait pu choquer les moins avertis du concept de l'album. En parlant de concept, Youn "expérimente" (avec de gros guillemets) sur quelques chansons, notamment avec "C'est un pute", qui utilise le gimmick musical de questions-réponses que l'on retrouvera plus tard chez Orelsan et qui sera aussi utilisé chez des musiciens plus sage comme Bénabar avec "Pas du tout".
Après, est-ce de la grande musique ? Non. C'est extrêmement ancré dans son époque, et quelque part, délivre un instantané du paysage musical de 2007. Certaines musiques comme "Mauvaise foi nocturne" nécessite de connaître des références d'époques, que l'on préfèrerait oublier, et quelques sketchs semblent forcer la blague. Mais bon, pour un long trajet en bagnole, ça le fait sans problème.