Talking Book
7.7
Talking Book

Album de Stevie Wonder (1972)

Retour en plein milieu du prime de Stevie Wonder, dans sa folle série de 1972-1976 où rien ne semblait l'arrêter. Deuxième album de ce quintette de folie, Talking Book n'est pas le meilleur de cette série, et pourtant quel disque ! Son deuxième de l'année 72, qui plus est, après Music of My Mind. Stevie continue de s'émanciper des règles standards de la soul, d'apporter un côté funk à ses sons via sa fidèle clavinet, et a définir en quelques sortes le son pop des années 70. Encore une fois, en plus du chant et de la composition, Wonder joue de tous les claviers et synthés, de la batterie sur tous les morceaux et évidement son fidèle harmonica sur Big Brother.

L'album démarre sur You are the Sunshine of my Life, l'une de ses ballades les plus connues, un début en douceur avant que la furie funk de Maybe Your Baby nous frappe en plein visage ! Ce morceau, où se mélangent plusieurs couches de clavinet et de voix (certaines pitchées, d'autres non) est absolument incroyable, peut-être le meilleur de l'album devant le bien mieux connu Superstition. Il faut le dire, quand Wonder se lâche sur Talking Book, il est très difficile de résister. Le schéma de l'album se contente d'enchainer une ballade avec un morceau plus rythmé, ce qui marche plutôt bien. Concernant justement les ballades, elles ne sont pas toutes égales. You and I et Blame It on the Sun sont d'une douceur et d'une beauté admirables (la performance vocale de Stevie sur la première est mémorable), en revanche You've Got It Bad Girl est de loin le maillon faible du disque. Répétitif et beaucoup trop long, le morceau fait trainer la fin de la face A, si bien qu'il m'arrive de parfois directement skipper à la face B, qui démarre en trombe avec Superstition. J'en ai déja parlé mais il y a tant de choses à dire sur ce morceau, même si tous ceux qui lisent ces lignes l'ont probablement déja entendu. La combinaison de clavinet funky sur plusieurs couches et de cuivres donne un rythme incroyable à ce titre devenu légendaire, et de manière justifiée ! Enchainement en fondu vers Big Brother, peut-être l'un des morceaux les plus sous-estimés du bonhomme, où Stevie fait a nouveau chanter son harmonica.

Wonder conclut sur I Believe (When I Fall in Love It Will Be Forever), un excellent morceau final en deux temps, où il se permet une nouvelle escapade funky juste au moment où la chanson pourrait devenir répétitive. C'est l'un des éléments qui caractérise le génie, le talent de Stevie Wonder pour moi, cette capacité à transformer un morceau un peu comme il le fera quelques années plus tard sur Ordinary Pain. Le meilleur reste à venir pour le jeune prodige, car au détour de l'année 1973 arrive Innervisions...

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le 5 avr. 2023

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Redas

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