Tchornobog
7.5
Tchornobog

Album de Tchornobog (2017)

"Slithering Gods Of Cognitive Dissonance"

Voilà un patronyme bien singulier pour un projet qui l'est presque tout autant.


Tchornobog est un des projets du seul Markov Soroka, ukrainien de vingt-deux ans basé aux Etats-Unis. Le gars fonctionne toujours en solo dans ses différents projets, belle prouesse ma foi.
Ce dernier né est basé sur un concept ontologique assez poussé qui fait mal au crâne rien que d'y penser (je vous l'épargne donc, autant par flemme que par pitié pour vous).


Décrire la musique relève tout autant de la gageure.
En ce qui concerne le style pratiqué, j'ai opté pour le raccourci « death atmo », qui me paraît bien résumer le propos. Par ailleurs, c'est un genre que l'on ne croise pas si souvent, tout comme on ne croise pas si souvent des projets comme Tchornobog. Vendu, donc.


Comme on peut s'en douter, les titres sont très longs (entre douze et vingt-et-une minutes) et progresse très lentement. Déjà parce que les plans sont longs à se mettre en place, ensuite parce que le tempo moyen sur cet album y est pour beaucoup. En effet, le sieur Soroka affectionne particulièrement le doom, tout comme dans son projet funéraire, le bien nommé Slow.


Atmosphérique lui va aussi très bien puisqu'il est à peu près inutile de chercher une quelconque accroche riffique ici, notamment sur les plans rapides qui relèvent plus de la bouillie sonore que d'autre chose. Par-dessus le marché, le son, volontairement brouillon, en met encore une couche.
Il faut aussi préciser que le gars a réussi à embarquer dans son aventure quelques guests, dont Greg Chandler au chant pour quelques morceaux et Magnús Skúlason de Svartidauði aux fûts.


Aux premières écoutes, j'ai pensé à un dérivé des albums les plus atmosphériques de Morbid Angel comme source d'inspiration ; certains passages évoquent aussi, par extension, un groupe comme Mithras. Tchornobog n'a cependant pas la clarté et la précision qu'on retrouve chez ces groupes. Une autre influence m'a été soufflée par une certaine encyclopédie du metal : The Ruins Of Beverast. Il est vrai que la musique du combo allemand n'a pas toujours été d'une clarté exemplaire, notamment aux débuts du groupe. Et ce côté atmosphérique prédominant est aussi une marque de fabrique chez eux.


Le côté pléthorique et le joyeux bordel qui règnent sur cet album servent autant qu'ils déservent cet album. On anticipe dès les premières écoutes la division que va susciter une telle œuvre, entre ceux qui comprennent la démarche et ceux à qui ça ne parle pas du tout.
Comme c'est dans mon caractère, je suis un peu entre deux courants : d'un côté j'apprécie l'ambiance générale de l'album, son audace (le début du troisième morceau, très bon exemple), son avant-gardisme ; de l'autre, je trouve qu'il pourrait être moins brouillon dans l'écriture des riffs, histoire de garder un minimum d'accroche sur les plans rapides, par essence plus immédiats.


Le projet est ambitieux, c'est le moins qu'on puisse dire, sans être véritablement prétentieux ; mais il reste encore du taf.
Courage, mec.


Retrouvez cette chronique sur le site auxportesdumetal.com

Man_Gaut
6
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Créée

le 25 mars 2018

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Man Gaut

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