Tekeli-li par Stéphane Gallay

J’ai parfois l’impression qu’une grande partie de mes goûts culturels peuvent se résumer par « je n’aime pas X, mais… » Exemple concret: je n’aime pas H.P. Lovecraft, mais Tekeli-li, album du groupe français The Great Old Ones inspiré par Par-delà les montagnes hallucinées, est très bien.

Je pourrais également ajouter « je n’aime pas le black métal brutaliste, mais… », parce qu’il faut quand même avouer que The Great Old Ones, c’est quand même un peu ça, mais avec un accent mis sur les ambiances. Donc, oui, c’est brutal, ça vous passe les deux oreilles et ce qu’il y a entre à la sableuse, mais tout en tissant une atmosphère palpable, malsaine.

C’est sans doute à cela que tient l’intérêt de Tekeli-li: ce n’est pas simplement du métal inspiré par Lovecraft, mais c’est carrément la bande-son alternatives du film qui n’existe pas – pas encore – y compris les insertions narratives en français, qui ajoutent à l’ambiance.

Un signe (des Anciens) qui ne trompe pas: l’album compte six morceaux et dure plus de cinquante-trois minutes. Hormis l’introduction narrative, d’un peu plus d’une minute, les pistes font entre huit et dix-huit minutes.

Les compositions ont un petit côté post-métal dans leur approche instrumentale, même si elles ont également des parties chantées. Elles sont souvent posées sur des rythmes lents, mais il y a également quelques démarrages surprenant, comme la partie centrale de « Awakening » ou « The Ascend ».

Disponible à l’écoute et au téléchargement sur Bandcamp, Tekeli-li est un album angoissant, brutal, qui doit plutôt bien retranscrire les ambiances lovecraftiennes. Je le conseille donc volontiers aux amateurs du genre, même s’il faut s’accrocher.