Louis Be Good.
Oh bon sang qu'il est bon d'entendre pareil groupe sonnant à ce point juste dans sa lointaine jeunesse : une fraîcheur si rageuse, si fougueuse, si enthousiaste, si authentique. Une jouvence...
le 31 mars 2016
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Oh bon sang qu'il est bon d'entendre pareil groupe sonnant à ce point juste dans sa lointaine jeunesse : une fraîcheur si rageuse, si fougueuse, si enthousiaste, si authentique. Une jouvence communicative, faite de Riffs (avec un « R » majuscule oui messieurs dames) affutés, un rock'n roll du meilleur cru, un rythm'n blues racé, très proche du son des Rolling Stones - grande époque, phrases de guitare inspirées, son cru, rock, brut de décoffrage, ton et esprit résolument punks, révolté, furieux, urgence des propos dans lesquels ne pouvaient que se reconnaître une génération mal au point, en quête d'identité, en totale perdition. Honnêteté et vérité des voix : Jean-Louis avait un timbre de voix doux, presque féminin, mais il s'en foutait complètement, il ne complexait pas le bougre.
Tout est fort et juste: la batterie frappe fort, comme s'il fallait en démordre, le son de basse de Corinne est énorme, rond, envoûtant, inspiré, couillu, c'est sûr qu'elle avait sa place dans ce groupe de mectons, dommage qu'elle ne soit pas là pour la reformation cette année. Jean-Louis enraille sa voix, fuck AC/DC, Louis Bertignac n'est pas Jimmy Page, mais il s'efforce de faire de son mieux, et à ce qu'on entend c'est déjà pas mal : il triture son manche, fait des va-et-vient, appuie sa note, se concentre et s'applique (mais pas trop) se branle, jubile, exulte. Cette équipe aimait le rock'n roll, et rendait grâce de la meilleure des manières aux dieux du rock : Chuck Berry aurait forcément bougé le pelvis en écoutant « Hygiaphone » (qui fait aussi se dandiner ma fille de 1 an c'est dire...), délire rock'n roll doté d'un solo furieux et irrésistible de Bertignac : son phrasé n'est pas le plus technique et le plus grand qui soit, encore une fois, mais il pue la fureur, l'envie et le plaisir de jouer du rock'n roll. A peine le temps de se remettre de ce « Johnny Be Good » français que le groupe conserve son rythme endiablé avec « Métro, c'est trop », ne nous laissant pas le temps de souffler.
C'est la claque mes enfants ! La grosse claque qui m'emplit d'une certaine fierté : je me dis que, bon sang, on avait (je préfère parler au passé avant de les voir en concert) aussi bon que les Stones. Et à ces mots, j'entends sonner un « Prends ce que tu veux » dont le riff d'intro rappelle quelque chose comme « Brown Sugar » qui serait mélangé à un « The Last Time » de qui vous savez.
N'en jetez plus, c'est bio, c'est français, et puis merde on s'en fout, mais quel bel album putain - désolé pour les grossiertés, ...j'suis content.
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le 31 mars 2016
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