Point final de la carrière studio d'Everything But The Girl (EBTG pour les intimes), Temperamental (1999) poursuit le style de Walking Wounded (1996) et des morceaux Thorn/Watt de Protection (Massive Attack, 1994) et délivre une performance qu'on peut encore qualifier d'épatante quinze ans plus tard. Là où bon nombre de productions électro des années 90 ont pris un gros coup de vieux, Temperamental reste franchement frais.
Même si quelques sonorités sonnent clairement 90's (Five Fathoms, The Future of the Future, ouverture et conclusion, ou encore Temperamental, le morceau éponyme de l'album), c'est sans en faire trop : pas d'effets spéciaux mal placés, vrais instruments s'intégrant parfaitement à l'ensemble, paroles mélancoliques mises en valeur par la superbe voix de Tracey Thorn, tout est de bon goût et offre d'agréables moments d'écoute. Les morceaux les plus downtempo sont les vrais points forts du disque et constituent d'ailleurs la majorité des pistes (le sublime Hatfield 1980, au cœur de Temperamental, retour nostalgique sur la banlieue londonienne morne de 1980, ses "soirs inquiétants" et la première "virée en ambulance" de la chanteuse). Introspectif, Temperamental l'est : Tracey Thorn et Ben Watt proposent globalement des thèmes qu'on devine assez personnels (Blame, Downhill Racer, Low Tide of the Night), enveloppés dans une ambiance teintée d'émotion. C'est certainement en grande partie grâce à ça que l'album n'est pas juste du chill out basique qui passerait inaperçu et que l'album possède une vraie personnalité.
Temperamental reste, plus de quinze ans après sa parution, un album tout à fait fréquentable qui ravira les amateurs d'électro calme. A redécouvrir sans hésiter.