Le truc qui te fracasse la tête à base de caisses claires qui claquent.
Suite à l'implacable flop de l'excellentissime album The Hypnoflip Invasion, Stupeflip décide de battre le fer tant qu'il est chaud en sortant un maxi single en guise de dernier tour de piste.
Terrora se place en suite spirituelle directe de T.H.I., tout en s'en démarquant largement.
Comme d'habitude, l'ensemble est cohérent, les musiques s'enchaînent avec fluidité jusqu'à la fin, même si cette fois, Julien Barthélémy décide de changer le style de ses textes pour quelques chansons.
Si Le Sonkifoudékou et Terrora restent dans la veine de ce que la plupart des fans attendent de Stupeflip, les autres titres rappellent un peu la chanson d'adieu Région Est, de T.H.I., dans laquelle Ju' crachait ses tripes dans des textes sincères et chargés de désillusions. C'était beau.
Voilà, qu'il remet ça ! Qui s'attendait à une chanson comme Nan ?... Si ? qui est très certainement la plus personnelle (et peut-être la plus consensuelle) de l'histoire du groupe ? Nan, rien ne nous avait préparé à tant de tristesse, à tant de désespoir.
En même temps, ce maxi Terrora marque la fin de Stupeflip qui désormais ne reviendra certainement plus pour nous titiser notre cervelle de moineau. Heureusement, il ne part pas sans nous laisser un beau cadeau. Terrora contient l'esprit du Stup' dans son ensemble. Le Sonkifoudékou nous vomit un gros nawak krakra dans un flow fluide et une rythmique de fer, Terrora fait ressortir le tank Stupeflip qui roule sur la société pour écraser la haine et l'hypocrisie, Nan ?... Si ? nous refait vivre les moments les plus noirs de notre vie, ceux qui nous laisse perplexe quand à l'utilité de notre présence sur Terre, Strange Traps nous explique ce qu'est le CROU (et nous balance quelques onomatopées de circonstance) et enfin, la dernière, à mon sens la meilleure de l'album, Visions, qui est en quelque sorte le merdier contenu dans ta tête de Ju' couché sur un CD : un enchaînement de réflexions à la fois spontanées et criantes de vérité qui montre que Stupeflip n'a pas suffit à Ju' pour régler ses comptes avec une société avec laquelle il essaye de vivre du mieux qu'il peut.
Terrora nous envoie bien le coup de pied au cul que l'on attend à chaque album de Stup', et ça c'est bon ! Son seul défaut n'est d'être qu'un maxi. On aurait aimé triper plus longtemps, mais bon... Il suffit de le réécouter et le problème est résolu !