Avec le temps, Justin Timberlake est devenu un entertainer total. Il a su cultivé ses multiples facettes avec une organisation quasi-militaire tant et si bien que l'on a tous finit par l'apprécier pour une raison ou une autre. Que ce soit par le biais de ses apparitions au Saturday Night Live, ses chansons prog-pop à tiroirs, son jeu d'acteur dramatique à sourcils, son look dandy, son attitude sympa ou tout simplement parce qu'on veut se le faire.

Mais avant ça, avant Cry me a River, le petit Justin n'était rien d'autre qu'un petit con frisé qui pratiquait des chorégraphies homo-érotiques dans l'espoir d'exciter les adolescentes, vaches à lait éternelles de l'industrie musicale. Ce Timberlake là me manque pas vraiment, mais comme on est dans l'ère des internets et que toutes les opinions sont possibles, j'imagine qu'il y a une certaine frange de la population internationale qui se désespère de tous les risques pris par son chouchou alors qu'il aurait très bien pu rester dans sa zone de confort pendant des années et des années et faire sept gosses à Britney.

Pour cette engeance, c'est Noël en avance. Dans cette seconde expérience, on trouve beaucoup de RnB fadasse (une avec Drake en plus), beaucoup trop d'interventions de Timbaland, le troisième duo avec Jay-Z de l'année (le plus faiblard du lot), du sous-Britney, de la sous-soul (huhu) et pire du sous-Michael Jackson sans nuance (l'entrainant Take Back The Night). Le plus triste c'est que pour la première fois on trouve ses gimmicks plus intéressant que ses chansons (comme par exemple quand le beat s'emballe pendant les deux minutes digressives règlementaires à la fin de TKO ou Murder). On atteint l'apothéose quand Justin ressort la guitare pop/rock pour sortir deux-trois horribles ballades langoureuses à la Señorita façon Sheryl Crow. On est bien évidemment pas au niveau de Rihanna. Et Timbaland connait son boulot, mais on ne peut s'empêcher de trouver tout ça terriblement convenu.

Pour parfaire le tout, aucun humour ne se dégage de ce disque (Justin-l'invité-comique n'est de toute façon jamais apparu sur un des albums de Justin-le-chanteur-romantique) alors que toute cette avalanche de guimauve aurait été le moment parfait pour les faire se rencontrer. Dans une autre vie, Take Back The Night aurait fini sur le premier disque pour prendre la place de Jay-Z et personne n'aurait entendu ces chansons faiblardes avant l'édition spéciale dixième anniversaire.

Le péché d'orgueil c'est quelque chose quand même.
MrShuffle
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le 5 oct. 2013

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