La folle ascension de Metallica a donc été stoppée nette à l'automne 1986, en pleine tournée de Master of Puppets. Ce coup de frein pose énormément de question sur la suite des évènements, mais après avoir obtenu le feu vert des parents de Cliff Burton, le groupe décide de partir à la recherche d'un nouveau bassiste. Leur choix se porte rapidement sur Jason Newsted, officiant alors au sein de Flotsam & Jetsam. Afin de le présenter à leurs fans, Metallica décide de rapidement rentrer en studio enregistrer une paire de reprises de quelques unes de leurs influence.
Pour être totalement honnête et éviter d'hypothétiques arnaques, ils décident eux-mêmes du prix et l'inclus dans le titre officiel de cet EP.
The Garage Days Re-Revisited démarre avec "Helpless", à l'origine composé par Diamond Head, un des groupes de chevet de Lars. On sent que le groupe a faim, et le petit nouveau abat un travail monstrueux. Le titre semble être enregistré dans les conditions du direct vu que les entend parler entre eux à la fin. L'execution est nette, précise, et rend bien hommage à l'original. Brian Tatler racontera par la suite que cette reprise (de même que celle d'"Am I Evil ?" en 1984) aura permis à son propre groupe de rester actif. Ou quand Metallica joint l'utile à l'agréable.
"The Small Hours", cover d'Holocaust, vient en seconde position. Sa rythmique hypnotique et son accélération au milieu le rend excellent.
"The Wait" (écrit par Killing Joke à la base) arrive avec une atmosphère différente mais également efficace.
"Crash Course In Brain Surgery" est introduit par la basse de Jason, premier fait d'arme vraiment notable de cette nouvelle recrue. Ce titre est un véritable cadeau de bienvenue pour lui, qui peut montre un bel extrait de l'étendue de son talent.
"Last Caress / Green Hell" achève cet EP dans le bruit et la vitesse. Les paroles sont d'une violence rare pour ce groupe, qui adopte pourtant parfaitement ce petite medley des Misfits, au point que sa 1ère moitié sera souvent joué en concert.
Que déduire de ce disque ? Newsted prouve qu'il a l'envergure pour prendre la place douloureusement laissée par Burton, le groupe n'a rien perdu de sa rage thrashisante. Et c'est un peu tout. Evidement aucune indication sur le virage musical à venir, ni sur les envies du groupe. Il prévient simplement ici qu'il faut toujours compter avec lui, que le deuil est fait et qu'ils regardent désormais vers l'avant.
Cependant, les choses ont peut-être quand même été précipitées, et l'histoire nous apprendra que Jason Newsted ne se sentira finalement jamais totalement intégré.