Lorsque Dream Theater a annoncé son nouvel album, The Astonishing, les prog-heads de la planète ont doublement dressé l’oreille. D’abord, parce que Dream Theater et ensuite parce que le groupe américain annonçait un double album, trente-quatre pistes et deux heures et demie de musique.
Moralité en forme de spoiler: méfiez-vous des chiffres.
The Astonishing est donc un concept album de science-fiction, se déroulant dans une future Amérique du Nord gouvernée d’une main de fer par un empereur, qui a interdit la musique. Arrive une bande de rebelles qui veut faire la révolution avec la musique comme arme. Dit comme ça, ça paraît cool et même carrément dans mon cœur de cible, mais le problème est que c’est très américain. Comme dans « trop ».
Le guitariste John Petrucci, qui est un des principaux compositeurs de The Astonishing avec Jordan Rudess (claviers), a expliqué aux médias avoir voulu faire un rock-opera. C’est en effet le cas, mais, pour moi, ce n’est pas une bonne nouvelle. Déjà parce que je n’aime pas l’opéra et ensuite parce que le rock-opera est peut-être quelque chose qui était sympa dans les années septante, mais aujourd’hui, ça sonne très daté.
Fondamentalement, The Astonishing ressemble à une sorte de comédie musicale kitsch sur un thème de science-fiction éculé et la seule chose qui sauve cet album, c’est que c’est quand même un peu du Dream Theater. Un peu.
Disons qu’au milieu de la bouillie, il y a quand même de très belles compositions et des instrumentaux qui rappellent que le groupe n’est pas une bande de bras cassés. Et puis, objectivement, le travail vocal de James LaBrie, qui assure toutes les voix sur l’album, est remarquable.
Mais ce n’est pas l’exécution qui, à mon avis, est en cause. Dans son genre, The Astonishing est peut-être très bien, mais seulement dans son genre. Or, comme c’est un genre que je n’aime pas, je coince méchamment dessus. Du coup, pour vous recommander le bouzin, je préfère vous laisser voir avec quelqu’un d’autre.