Quand on lit les interviews que Tom Morello a données à l’occasion de la sortie de cet album, on se rend compte que le monsieur a un (très) gros melon. Vous cherchiez un croisement entre Jésus et Jimmy Hendrix, ne cherchez plus : vous l’avez trouvé ! Vous ne le cherchiez pas : et ben tant pis pour vous, car Tom Morello programme modestement d’unifier les peuples rien qu’avec sa six-cordes.
Mais concentrons-nous sur la musique : à l’écouter, le mélange d’électro et de rock de The Atlas Underground est aussi novateur que l’avait été en son temps la fusion de RATM et ne peut que faire date dans l’histoire de la Musique. En vérité, Tom Morello me donne plutôt ici l’impression d'être un musicien qui cherche à collaborer avec des djeuns pour coller à tout prix à des tendances actuelles par peur de ne plus être dans le coup. La plupart du temps, ça donne lieu à des morceaux hybrides qui ressemblent plus à des remix électro axés dancefloor où surnagent de temps en temps un riff du guitariste ; la production est très clinquante (c’est volontairement du « gros son ») et les chanteurs invités explorent parfois les limites de la sucrerie mélodique.
Bon, c’est pas horrible non plus, ça se laisse écouter et il y a même de bonnes surprises (les titres plus hip-hop —les deux derniers par exemple— qui se rapprochent de l’univers de RATM ou de Prophets of Rage sont assez chouettes), mais l’ensemble conviendra mieux à l’habillage de publicités pour un public d’ados qui veut être cool tout en restant rebelle, qu’à la bande-son d’une nouvelle révolution musicale.