Comme j’ai déjà dû le dire à une autre occasion, je suis un peu en manque de sensations fortes en matière de black bestial ces derniers temps. Et voilà que déboule ce second album du groupe finlandais Blood Chalice, que je ne connaissais ni de Lilith ni de Seth (en fait, si, mais leur démo de 2016 ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable). Et de fait, quand je regarde leur pedigree, il y a juste Torture Killer (dans un tout autre registre) qui me parle.
Blood Chalice, c’est du lourd. Du bestial pas spécialement crados dans le son, puisqu’ils bénéficient d’une production tout ce qu’il y a de plus clean, sans être trafiquée à l’extrême. On peut leur trouver une filiation avec certains éminents représentants de la scène bestiale, mais ce serait le sous-estimer que de dire qu’ils sont un nouveau clone. Un titre comme Antichristian War Declaration, avec sa basse bien en avant et sa tendance un peu groovy (oui !) est notamment là pour nous montrer qu’il n’en est rien ; un exemple parmi d’autres sur cet album. Et cette imagerie très crue, pas du meilleur goût, ces propos assassins et ouvertement antichrétiens, s’ils ne sont pas les premiers, loin s’en faut, à en faire l’étalage, sont des éléments particulièrement bien assortis et synergiques avec la violence débridée de leur musique.
Et puis il y a du gros riff, c’est bien ce qui fait aussi toute la différence. Quand on prend une claque à chaque morceau dès la première écoute (trente secondes après avoir débuté ladite écoute, j’étais déjà sur mon clavier, c’est dire), c’est un très bon signe. Reste l’étonnante versatilité du vocaliste, qui sait jouer sur tous les plans, du growl profond qui nous rappelle qui sait aussi faire dans le death, aux shrieks stridents et écorchés, tout y passe. Un régal à tous les coups.
Grosse révélation, donc, que ce Blood Chalice, et qui me redonne confiance (si besoin était) en la capacité de la scène bestiale à engendrer des sorties qui parviennent encore à surprendre.
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