Voici le seul album du projet de Jared Anderson, ancien bassiste et co-vocaliste de Hate Eternal, décédé dans son sommeil en 2006 sans doute suite à une overdose, étant donnée son addiction aux drogues dures ayant causé son départ du groupe sus-cité et la disparition d'Internecine.
Car c'est bien son groupe à lui: il écrit textes et musique, il y joue basse et guitares, assure les parties vocales également ; les invités sont prestigieux, entre les batteurs Tony Laureano (Angel Corpse, Nile, Malevolent Creation, God Dethroned) et Derek Rody (Hate Eternal, Malevolent, Nile, Divine Empire), et Erik Rutan qui pose quelques solos éparses plutôt inspirés et s'occupe de la production pour le plus grand plaisir de nos esgourdes.
"The Book of Lambs" est sorti en 2002, peu de temps avant "King of all Kings", œuvre cultissime de Hate Eternal, et pourrait donc souffrir de la comparaison avec ce dernier.
Pour ma part, il n'en est rien, car si l'on retrouve effectivement le même genre de death brutal maléfique, Jared Anderson pousse la barre de la technicité un poil plus loin avec des riffs alambiqués, des plans rappelant parfois du Atheist, où la basse est nettement mise en avant, ce qui est rarement le cas dans Hate Eternal.
Pour illustrer cela, écoutez plutôt "Ceremonies of Deceit" et ses nombreux riffs tous plus complexes les uns que les autres, ou encore les arpèges disharmonieux de "For thee I bleed", ces deux titres justifiant à eux seuls l'achat de ce bijoux de death obscur.
Tout le long de ses 33 petites minutes, Internecine parvient à surprendre, parfois dans le mid tempo comme le brillant "Encrypting the Vehemence", ou encore l'interlude possédé "Hymns of Sanctity".
Les thématiques sont largement axées sur le cultes d'entités démoniaques et bellicistes, avides de sacrifices de tous acabits et d'adorateurs serviles.
Le jeu des batteurs est lui aussi assez ahurissant, je pense notamment à celui de Laureano sur "Hallowed Guidance".
Je connais ce disque depuis peu, mais il est désormais parmi mes albums de death préférés, tant je fus sidéré dès la première écoute par la brutalité débridée et pourtant si maîtrisée des compos de feu Jared Anderson parfaitement alliées à la production limpide et puissante d'Erik Rutan. Internecine n'est en aucun cas un clone de Hate Eternal, car il se veut moins imposant et plus chaotique , voire techniquement plus ambitieux.