The Boy With the Arab Strap par Anthony Boyer
Belle and Sebastian est un groupe magique. C'est une couette dont on s'emmitouffle au coin d'un feu de cheminée, un tasse de tisane à la main, alors que le vent d'hiver et la mélancolie viennent frapper à la fenêtre. Trop fin, le verre lui-même frissonne à l'évocation des souvenirs qu'évoquent ces mélodies.
En 1998, The boy with the arab strap sort. Il faut remonter deux années auparavant pour évoquer les débuts fabuleux de ce groupe qui doit davantage son succès à un joyeux concours de circonstance qu'à la pugnacité d'un groupe avide de gloire et de reconnaissance. Tigermilk ayant été un succès et If you're feeling sinister une bonne deuxième production, vînt avec ce troisième album le temps de la confirmation. Et le charme opère mieux que jamais. Sleep the clock around est une belle entrée en matière qui laisse le champ libre à de jolies ballades acoustiques aux arrangements toujours aussi chiadés. Il faut dire que Belle and Sebastian est une joyeuse petite troupe gravitant autour de Stuart Murdoch. Mais chaque élément distillé par chacun des membre tient sa place, ils font même mieux que cela, ils subliment littéralement les compositions proposées. La piste 4 en est la plus parfaite illustration: la délicieuse Isobel Campbell promène son charmant timbre de voix sur Is it wicked not to care, somptueuse ballade folk mâtinée de quelques notes de guitares et de clavier.
The boy with the arab strap, c'est beaucoup de bonheur, et pas mal de nostalgie aussi, un album qui se porte comme un parfum, une oeuvre qui distille ses fragrances et ses bribes d'émotions tout au long de son écoute.