The Bridge
Sonny Rollins est un des derniers grands jazzmen d'après-guerre nourri au biberon de Charlie Parker encore vivant. Je ne sais combien d'années de carrière il cumule peut-être 60 voire 70 ans …En...
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le 18 juin 2022
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Sonny Rollins est un des derniers grands jazzmen d'après-guerre nourri au biberon de Charlie Parker encore vivant. Je ne sais combien d'années de carrière il cumule peut-être 60 voire 70 ans …
En fait, m'étant plus tourné vers Miles Davis ou John Coltrane, je me suis peu intéressé à Sonny Rollins. A tort, clairement, car chaque fois que j'ai eu en main un de ses albums, je suis tombé sous le charme.
Et c'est le cas de "The Bridge" qui est un album particulier. En effet, en 1959, après plusieurs années de be-bop, de travail à façon pour Miles Davis ou Thelonious Monk ou d'autres, il décide de faire une pause qui dure deux ans où il se remet en cause et fait évoluer son style vers quelque chose de plus apaisé, vers des rythmes où il donne la préférence à la méditation ou la contemplation. Un retour vers des sonorités ou des rythmes de blues ou une avancée vers quelque chose de plus free ?
Pendant cette pause de deux ans, il ne reste pas pour autant inactif car il s'entraine sur un pont qui enjambe l'East River pour éviter de déranger ses voisins. C'est pourquoi l'album de reprise s'appellera "The Bridge".
Un point qui caractérise le style Rollins c'est l'absence de piano qu'il remplace par une guitare qu'il avait déjà expérimenté à plusieurs reprises.
Le groupe est composé de Sonny Rollins (saxo tenor), Jim Hall (guitare), Bob Cranshaw (contrebasse) et Ben Riley (Batterie)
"Without a song" : C'est un standard du jazz ; les phrases du saxo très courtes face au discret guitariste Jim Hall
"Where are you" : mélodie très lente, méditative, superbe. Quasiment un duo saxo- guitare
"John S " : composition personnelle en l'honneur d'un critique de jazz et ami. Le rythme est plus soutenu et on pourrait y trouver quelques intonations du saxo tendant au free jazz.
"The bridge" : un saxo volubile avec un rythme obsédant de la guitare et de la contrebasse.
"God bless the child" : d'origine Billie Holliday, semble-t-il. Retour à un retour vers des rythmes lents et une belle mélodie apaisante par de longues phrases du saxo. On n'est vraiment pas loin du blues. J'aime beaucoup.
"You do something to me" : d'origine Cole Porter, le compositeur de comédies musicales.
En conclusion, bien que je manque un peu de recul sur Sonny Rollins, "The Bridge" est un bel album très agréable ; on n'est peut-être pas loin du chef-d'œuvre.
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le 18 juin 2022
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