The Chronicle of the Black a clairement sa place au panthéon des albums les plus iconiques d'Hawkwind, à côté de la trilogie space rock 70s In Search / Doremi / Hall. C'est, en tout cas, le meilleur représentant de la période 80s du groupe qui, malgré le départ de Lemmy, s'éloigne du Prog pour flirter ouvertement avec le Hard et le Heavy. On retrouvera bien entendu ces claviers "spatiaux" et ces plages instrumentales contemplatives qui ont fait la réputation du groupe, mais ce dernier troque la plupart de ses expérimentations pour des guitares saturées (qui n'auraient pas dépareillées sur Hell Bent for Leather) et ses longs morceaux de 15min pour un format chanson plus traditionnel. Années 80s obligent on retrouve bien entendu sur cet album les fameuses guitares synthés (qui feront hurler certains fans de Judas Priest en 86) mais la musique électronique vient, elle aussi, pointer le bout de son nez sur certains morceaux. Malgré une approche résolument plus Heavy, le Kraut Rock ne reste décidément pas bien loin.
Le titre de l'album est une référence directe à l'univers de Moorcock, qui avait déjà, à plusieurs reprises, collaboré avec le groupe. The Chronicle of the Black Sword est donc un concept album ayant pour thème les aventures d'Elric le Nécromancien, et se tient comme un tout cohérent tant au niveau de paroles que de la musique. Les morceaux s'enchainent parfaitement et de courts interludes ont été rajoutés pour servir de liaison si besoin. Seul Needle Gun me paraît dispensable, il jure avec le reste de l'ambiance par son côté bluesy mais aussi par ses paroles qui se concentrent sur Jerry Cornelius et non plus sur Elric ; j'ai maintenant tendance à le zapper.
Malgré une petite erreur de parcours The Chronicle of the Black Sword fait partie de ces grands albums des années 80s, en plus d'être un disque accessible pour qui n'a jamais écouté Hawkwind.