J’ai eu vent de l’existence de cet album par l’intermédiaire du site Nightfall (évidemment), qui en dressait un portrait dithyrambique, ce qui m’a d’abord rebuté, parce que je déteste les portraits dithyrambiques, mais le peu que je connaissais de WASP, de leur premier album à Headless Children, me plaisait beaucoup, j’ai donc décidé de donner une chance à The Crimson Idol.
C’était il y a environ quinze ans, et j’ai pris une claque monumentale. Aujourd’hui encore, The Crimson Idol me gifle sans vergogne, je ne cesse d’être stupéfait par la perfection, l’homogénéité et la qualité de cet opus.
Dès les premières notes, on est plongé dans une atmosphère sombre et mélancolique, rendue épique par le rythme en cavalcade et le riff de guitare. Les claviers ajoutent ce qu’il faut de profondeur dramatique. On sait que l’on se frotte à un chef-d’œuvre. Je trouve que cette intro reflète parfaitement les émotions internes du personnage principal et le thème dramatique de ce concept-album. Blackie Lawless, comme il le fera de la galette, délivre une performance vocale exceptionnelle, exprimant à la fois la douleur et la colère du personnage principal Jonathan.
La musique de l'album est un mélange puissant de heavy metal traditionnel, de ballades émouvantes et d'interludes atmosphériques. Chainsaw Charlie, Doctor Rockter, Arena of Pleasure ou Invisible Boy sont de purs bijoux de heavy entraînant et efficace. The Idol et Hold on to my Heart sont des ballades indescriptibles tant elles sont belles et puissantes à décrocher le cœur. Tout fonctionne ! Les riffs de guitare sont incisifs et les solos sont sublimes, donnant une énergie incroyable aux chansons. La voix de Blackie est éraillée, torturée, parfaite pour évoquer le tourment et la douleur…c’est du grand art.
Ce qui rend The Crimson Idol encore plus intense et captivant, c'est sa capacité à créer une connexion émotionnelle forte avec l'auditeur. On ne peut s'empêcher de se sentir touché par l'histoire de Jonathan et de s'identifier à ses luttes. Il est seul, abandonné par ses parents, ne trouve dans la célébrité qu’un bonheur de façade, et ça, eh bien chaque piste de l’album nous le fait ressentir merveilleusement ! Chaque chanson est une pièce du puzzle qui contribue à l'évolution du personnage et à la compréhension de son parcours, jusqu’à sa chute.
Faire de chaque morceau une bombe est déjà un exploit, mais ici, je reste sidéré par la qualité de chaque piste. Chacun est une pièce maîtresse marquée au fer rouge par les leitmotivs musicaux et narratifs, on y retrouve les motifs et les thèmes de l’album sans aucune redondance pour une homogénéité parfaite. Il y a une réelle cohérence qui nous explose en pleine face lors du dixième et dernier morceau, apothéose émotionnelle par la musique.
The Crimson Idol est un album qui mérite d’être décrit de manière dithyrambique, car il est incroyable. WASP réussit à combiner une histoire sombre avec une musique somptueuse, et ce serait un crime de passer à côté. Monumental. Le The Wall du heavy metal.