Cet album éponyme du groupe est peut être le plus énervé de toute la discographie du groupe de Robert Smith. Souhaitant faire peau neuve avec l'aide d'un producteur qui compose avec des groupes pour métalleux (Korn, Slipknot), The Cure nous offre à travers cet opus un setlist assez violent, psychédélique, rageur, vif et assez génial si je puis me permettre.
C'est simple, il n'y a aucune chanson contemplative, presque aucun temps mort contrairement aux habitudes du groupe, et l'ensemble est très bruyant. Même la batterie de Jason Cooper est plus brutale tout en restant diablement technique. Ce disque vous tient par les couilles, vous entraine à cent mille à l'heure et ne vous lâche plus jusqu'à la fin. La voix de Smith n'a jamais été aussi mise en avant, aussi puissante. Dès le début avec Lost on est dans l'ambiance. Chanson chaotique, violente, Smith nous déchire les oreilles de sa voix tonitruante. Labyrinthe est comme son nom, labyrinthique, bourdonnante aussi avec son fond de guitare électrique qui ondule telle une sirène diabolique. Que dire de la suite ?
On s'en prend plein la gueule, avec des singles racés et vifs, légers mais agressifs, l'excellente The end of the World, la très fraiche alt.end, ça sent bon le renouveau. On replonge dans des ambiances froides comme pendant l'ère de la trilogie glacée des débuts 80 avec la sournoise Anniversary, probablement la piste la plus oppressante. Taking Off, fait revivre des moments forts de la Cure Mania style Head on the Door, tandis que Never nous montre une The Cure plus expressif que jamais. L'ensemble de l'album est très bon, The Cure a su garder le meilleur de lui même, tout en générant une agressivité inédite, des titres toujours pop mais moins accessibles. Il lui manque tout de même un ou deux singles mémorables pour en faire un disque incontournable.
Néanmoins, c'est un disque qui fonce, recherché, un bel effort de la part d'un groupe dont on attend aujourd'hui plus grand chose...