Après avoir officié dans du metalcore hésitant puis évolué doucement dans ce que le net a nommé le ‘deathcore progressif’, Born Of Osiris a explosé et a atteint une maturité sans pareille avec leur deuxième opus, A Higher Place. Dignes successeurs de Cynic et autres grands groupes du genre, les jeunes de Chicago ont repoussé leurs limites afin de livrer un album des plus progressifs et des plus enivrants. Les revoici donc en 2011 pour une nouvelle aventure déstructurée et passionnante. L’attente en valait-elle la peine ? OUI !
Désormais confiants dans leur son, conscients de leur (immense) potentiel et de leur talent, s’étant forgé une solide réputation, s’entourant des plus grands pour confectionner ce troisième bébé, les Born Of Osiris nous envoient en pleine poire une bombe sonore encore une fois surprenante. Auto-produite et enregistrée dans leurs Osiris Studios puis mixé par monsieur Jason Suecof (August Burns Red, The Black Dahlia Murder, Whitechapel – mais a-t-on encore besoin de le présenter ?), le son est juste magnifique, dosé à la perfection, chaque instrument étant cette fois-ci à part égale : les guitares sont au même niveau que la basse, la batterie, le clavier et même les backing vocals de Joe Buras, au final quasiment aussi présents que ceux de Ronnie, le chanteur principal. Le groupe est donc bel et bien en forme et il nous le prouve sur chaque piste, chaque partie, chaque coup de médiator.
Que dire sur ce nouvel album ? Qu’est-ce qui a changé ? Par où commencer ? Avant tout, niveau nouveautés, la chose la plus flagrante vient sûrement du fait que les titres sont désormais plus longs… Beaucoup plus longs. En effet, beaucoup de gens n’appréciaient pas tellement les titres courts du groupe ; chose réparée puisque la quasi-totalité des morceaux durent désormais entre 3mn30 et 5mn. De quoi rassasier les plus exigeants. Deuxième point à noter : l’album se veut conceptuel et nous entraine dans un univers nébulisé des plus planants, agrémentés d’interludes aussi bizarres que magnifiques. Tantôt hip-hop, tantôt ecclésiastiques, tantôt bourrines, ces ‘courts’ moments de répit nous happent et nous laissent pantois devant tant de diversité sonore (qui reste tout de même dans le même univers). On notera également un clavier plus présent et une tracklist plus étoffée, la durée de l’album passant de 30 minutes pour *A Higher Place à aujourd’hui presque une heure. Une heure de voyage et de découvertes.
Les morceaux restent quant à eux dans la même veine que les précédents disques : progressifs à en mourir, indéniablement techniques, à la fois rentre-dedans et mélodiques, alternant constamment entre la brutalité démonstrative et la poésie sonore faite d’ambiances purement BOOennes. Les riffs sont un pur mélange de death technique, de thrash moderne, d’allers-retours mélodiques, de passages neo metal voire parfois de hip-hop U.S. et de black sympho (comme sur la monstrueuse "Devastate"). Les nappes de claviers fusionnent avec une palette de riffs variée, riche en inventivité et en ingéniosité, la batterie de Cameron l’impassible nous assomme de nouveau de par son talent à changer d’ambiance sur chaque partie. Les screams (et autres growls) de Ronnie et Joe sont comme à leur habitude puissants et communicatifs, scandant à tout va une énergie pleinement maitrisée. Les deux compères osent même un canon en chant clair sur le sublime interlude "A Solution" (à tomber).
Les solos sont encore une fois identifiables et mémorables, entremêlant tappings véloces, une technicité à toute épreuve et un indéniable sens de la mélodie qui nous permet de les mémoriser sans grande peine. Bien sûr, impossible de clairement décrire la foule d’idées qui émergent de ces quinze titres tous plus différents (mais intimement liés) les uns que les autres. On retiendra cependant des morceaux plus mémorables que certains comme par exemple le single "Follow the Signs", bien connu des internautes, les enivrants "Ascension" et "Shaping the Masterpiece" avec sa fin chorale, les ultra-rentre-dedans "Regenerate" et "Dissimulation" ou encore tout simplement le titre final "Behold", qui clôture l’album de manière radicale à grands coups de douces notes de piano. Plus rapide, plus technique, plus long et plus mélodique… Aucun doute, Born Of Osiris a touché dans le mille.
Au final, The Discovery est – comme son titre l’indique – une véritable nouvelle découverte aussi bien pour les néophytes que pour les fans inconditionnels du groupe, ce dernier arrivant encore une fois à surprendre son monde et nous livre son album le plus abouti, le plus varié et le plus excessif. La formation américaine allant à chaque fois plus loin, on se demande alors ce qu’elle nous réserve pour la suite… Après l’écoute d’une telle tuerie, difficile de l’imaginer. En somme : n’hésitez pas, foncez et appréciez.