"Feel my Pain, God's Gift to you"
Cianide apparaît à Chicago en 1988 sous la forme d'un trio avec Mike Perun et Scott Carroll qui sont encore actuellement dans le groupe.
Après deux démos, "Funeral"(1990) et "Second Life"(1991), Cianide signe un contrat avec le petit label de l'Illinois Grindcore Records.
Ayant pu bénéficier d'un enregistrement plus pro que leurs démos dans un studio digne de ce nom, leur premier album "The Dying Truth" sort en 1992 avec en couverture une partie de l’œuvre de Van Eyck "Le Jugement Dernier".
Mike Perun témoigne alors en disant que l'ordre des titres a été complètement chamboulé par rapport aux desiderata du groupe, avec des intros ayant disparu de surcroît. Le son n'est pas non plus à la hauteur de leurs espérances, ne ressemblant ni à leurs prestations live ou en répétition, et ils déplorent le son creux et excessivement réverbéré de la caisse claire.
Personnellement, je trouve que la guitare sonne aussi brouillonne et sans grand relief. Bref, la prod est vraiment pas terrible, surtout par rapport aux albums floridiens de la même époque.
Musicalement, Cianide pratique un death/doom pouvant s'apparenter à une version ralentie d'Obituary -encore plus vrai pour leur second album, "A Descent to Hell"(1994)- car ils affichent la même influence frostienne ; autant dire que ça va pas très vite...
Difficile de citer un titre vraiment au-dessus du lot, peut-être "Human Cesspool" avec son tempo plus rapide ou l'agonisant "Second Life" ; ça manque globalement de riffs marquants et ce n'est vraiment pas pour les amateurs de technique.
Par contre, niveau ambiance c'est plutôt réussi. On a affaire à du gros death bien rampant et sombre, qui sent la mort à plein nez -la redondance ne tue pas, hahaha!
Le label Deathgasm a réédité l'album en respectant l'ordre des morceaux tel que le souhaitait le groupe, l'album a bénéficié d'un léger remastering par John Alexander (du groupe de thrash Post Mortem, une des références de Cianide) et les deux premières démos ont été ajoutées en fin de disque ; on constate d'ailleurs que les versions démos sont plus rapides et accordées plus haut que sur l'album.
Au final, "The Dying Truth" demeure un classique du genre death/doom même si ce n'est pas le meilleur. J'ai une préférence pour ce qu'ils ont fait après ("A Descent to Hell", "Hell's Rebirth").