Autrement dit, la synthèse de sa carrière.
Avant toute chose, il me semble essentiel de retracer l'ensemble de sa carrière solo.
Son premier disque étant l'esquinté Niandra LaDes and Usually Just a T-Shirt. Son premier opus se caractérise par un ensemble de pistes à la disposition quelque peu hasardeuse. Son approche lo-fi et désordonnée arrive à nous resituer le contexte dans lequel le disque à été créé, à l'époque où le guitariste avait arrêté le piment... Trois ans sont passés et il réitère l'exploit en produisant son second effort, nommé Smile from the Streets You Hold, considéré comme sa suite. Petite info, le défunt acteur River Phoenix avait participé au chant concernant les pistes Height Down et Well, I've Been.
Il aura fallu attendre 4 ans pour qu'un autre disque pointe le bout de son code et c'est en 2009 que sort le dense The Empyrean. Une oeuvre d'une ambition jamais vue jusqu'alors. Chez le guitariste en tout cas, et ce n'est pas rien, loin de là !
Ce disque retrace les événements d'un junkie, ses hauts et ses bas et ce, de manière juste. Il procure des émotions pures comme rarement j'en ai eues à l'écoute d'un disque.
Il commence d'ailleurs par un long solo de 9 minutes à couper le souffle, Avant le Début. Dès lors, on est immédiatement happé par l'ambiance. On sait que le voyage ne sera pas joyeux, loin de là. Il sera même d'une tristesse assez intense, mais sans jamais tomber dans le pathos.
On enchaîne avec une reprise mythique de Tim Buckley, Song to the Siren, sonnant comme un appel à la délivrance. Hé oui c'est sombre, on vous aura prévenu !
La magnifique Unreachable suit. Un morceau pareil, pour un groupe classique, peut signifier son apogée mais là, on parle bien de John Frusciante. Ne soyons pas vulgaires...
Le morceau suivant, God, est monumental. Il démarre lentement pour ensuite détoner.
Le titre Dark/Light est conceptuel. La première partie est assez silencieuse, affublée d'échos sépulcraux. La signification du morceau reste obscur (en tout cas pour moi :p). C'est sans doute un dialogue d'égo à égo. Enfin ça reste obscur.
Les deux morceaux suivants sont aussi superbes. Heaven et sa mélancolie, Enough of Me et sa tonalité mineure...
On arrive au meilleur titre de l'album, Central. Que dire... ? Ce morceau, c'est comme du Jules Vernes ! C'est indescriptible, il faut l'écouter pour en être pleinement conscient. De l'Art avec un grand A. (c'était prévisible je sais..)
One More of Me est assez spéciale. C'est une version du Enough of Me orchestrale version Cohennisée orientalisante. (vous suivez ?)
Puis vint le dernier morceau de ̶l̶'̶a̶l̶b̶u̶m̶ l'oeuvre, After the Ending, la concluant à merveille.
"No thing has ever become nothing
And nothing has never become something"
Au final, c'est un véritable classique que sort Mr. Frusciante. C'est dommage qu'il soit aussi méconnu, surtout après toutes ces années mais j'imagine qu'il y a de multiples albums de très bonne qualité, provenant de groupes obscurs, qui n'ont pas la chance de franchir leur frontière régionale...
Cela dit, The Empyrean reste un album que les connaisseurs, les passionnés de musique se doivent d'écouter, impérativement !
(Critique reprise de mon ancien compte)