Un avant, un après.

J'écris cette critique en août 2020, 9 ans après la sortie de The English Riviera et ma découverte de ce groupe.
Ça me parait important de le souligner : ça veut dire que j'ai largement eu le temps de l'écouter, l'appréhender, le réécouter, le consommer jusqu'à plus soif et recommencer.
Ça veut aussi dire qu'assez de temps s'est écoulé pour avoir assez de recul et décrire ici ce qu'a représenté pour moi cet album.

9 ans après donc, je peux dire que cet album est sans doute celui qui a ouvert mes "chakras" à plein de styles musicaux différents. Je peux dire que, si j'écoute un peu de pop, un peu d'électro, un peu de rock ou de rap ou d'autres genres, c'est parce qu'il a ouvert en moi des portes qui étaient fermées jusqu'alors. On ne trouve pas tous ces genres dans ce disque : c'est avant tout de l'électro-pop à la production hyper soignée, de la première à la dernière seconde. Des mélodies (Corinne, Everything goes my way, Trouble) ou des lignes de basse (The Look, The Bay) simples mais super efficaces et accrocheuses.
Et donc, à l'époque où je n'écoute que les sons sur lesquels dansaient mes parents (coucou Led Zep, Black Sabbath et The Beatles), ce disque a été pour moi comme un électrochoc. Les seuls sons synthétiques que j'avais entendus jusqu'alors étaient ceux des artistes techno ou électro de l'époque et m'étaient parfaitement indigestes. Et puis les nappes de "The English Riviera" m'ont fait dire quelque chose comme "Ah oui, on peut faire ça ? Y'a le droit ?" Le droit de pas faire de caisses, d'aller à l'essentiel mais sans laisser de côté toute la musicalité d'un projet, et garder la même cohérence du début à la fin pour en faire un voyage de 45 minutes du fond de son canapé le long de la Riviera anglaise, ou du moins l'image qu'on s'en fait. La cohérence, justement : je lis souvent dans les critiques ici que cet album est une invitation au voyage, à prendre la route sans destination précise et se laisser guider par rien d'autre que l'envie du moment, et je les rejoins totalement. Cette invitation au voyage n'est possible que grâce à cette grande cohérence et l'enchaînement parfait des morceaux. Mention spéciale aux deux derniers, Some Written et Love Underlined, qui s’enchaînent tellement bien qu'on croirait qu'ils ne font qu'un.

9 ans après, je peux dire que The English Riviera a été pour moi la découverte de sonorités nouvelles, les premiers orgasmes musicaux qui rendent accroc à ces albums qui marquent une vie. C'est probablement mon album de chevet, celui vers lequel je reviendrai toujours lorsque j'aurais un coup de blues ou besoin de m'évader... Ou tout simplement de prendre la route vers une destination inconnue.