Au départ je ne suis pas un grand fan de techno ou d'électro, mais pas réfractaire non plus , sutout si c'est mixé avec d'autres styles musicaux.
Cet album est assez typique de la commercialisation du rock des années 80/90 : deux titres phares (deux « hits » en l'occurence les deux premiers morceaux , surtout « Breathe ») et du « remplissage » pour le reste, de bonne facture malgré tout, car comme « remplissage » j'ai connu largement pire !
Prodigy et cet album « The fat of the land » sorti en 1997, ont trop souvent été qualifié, à tort, de techno punk même si la voix sonne « punk » sur quelques titres.
Disons que c'est de la techno/electro un peu plus énervé que la moyenne du genre et qui sait être agressive mais qui reste toutefois assez simpliste dans sa conception (certains diront que la techno est forcément simpliste mais je ne suis pas forcément d'accord).
Il y a donc donc« Smack my bitch up », bon morceau qui ouvre l'album et surtout l'excellent « Breathe » le tube et il faut reconnaître que ce morceau c'est un petit bijou, avec quelques bidouillages assez réussis.
On oscille ici entre electro et techno punk (mais punk juste un peu dans la voix et dans le genre je préfère 1000 fois Atari Teenage Riot), en fait deux morceaux sont « punk » dans la voix et dans l'esprit : « Breathe » et « Serial Thrilla » les deux morceaux que je préfère , là où Prodigy dépote et en fait assure le mieux ; « Firestarter » est l'autre bon titre de l'album.
Avec « Diesel power »on est plus dans le techno rap influencé par Senser ou Public Enemy.
« Funky shit » là c'est trop techno pour moi, un peu trop synthétique, ça manque un peu de guitare !
« Mindfields » verse dans l'electro expérimental, c'est moins mon truc même si le morceau est plaisant.
Idem sur « Narayan » où Prodigy s'essaie à des sonorités différentes, le résultat est mitigé (l'impression d'avoir entendu des morceaux quasi similaires maintes et maintes fois).
Avec « Climbatize » on a encore une autre facette du groupe, plus électro « classique ».
Enfin « Fuel my fire » lorgne plus vers du Ministry pour le son mais sans la pussance de Jourgensen et sa bande et la reprise de L7 est plutôt bâclé.
La démarche et la musique restent assez commerciales, une sorte d'électro/technique hybride, hétéroclite (même si globalement ça reste énergique) tantôt calme, tantôt plus énervé mais assez réussi dans l'ensemble.
Mais peut-être trop éclectique car parfois c'est bien aussi de rester sur un style (électro planante ou techno punk) et de s'y tenir ; j'avoue que je n'ai pas d'avis tranché sur la question.
Moins percutant et moins convaincant que Senser, Ministry ou Atari Teeange Riot, trois groupes qui pour des raisons différentes pourraient être comparer à Prodigy... même si « The fat of the land » est un album techno assez intéressant et plaisant à écouter malgré tout et il faut le reconnaître assez diversifié ; le tout, sans être complètement convaincant n'en demeure pas moins fort honorable.
On était en droit d'attendre plus de Prodigy, plus d'originalité, plus de démesure quand on connaissait le potentiel du groupe et sa capacité à se surpasser alors qu'à l'époque le regretté Keith Flint était un show à lui tout seul.
En effet il faut aussi signaler que Prodigy était un excellent groupe sur scène, assez différent de ce qu'il a produit en studio (plus à même d'être diffusé pour une bonne « rave party »). Et c'est dommage car c'est justement le Prodigy live, plus dans l'outrance et la folie, que j'aurais voulu entendre sur album.