Un nouvel artiste arrive en Angleterre et entame une carrière à des milles des modes post punk, post progressive ou new wave en nous livrant un Final Cut déjà définitif. Dans un style de musique épuré seulement soutenu dans ses coups d'éclats par la basse du chanteur, au pas avec la batterie à un point qu'on a l'impression qu'ils jouent ensemble depuis des années, le tout aéré par une guitare extrêmement fluide, qu'elle soit électrique en groupe, ou acoustique en solitaire.
Une musique minimaliste pour nous raconter l'histoire un peu glauque d'un militaire voué à mourir en laissant un monde dans lequel même les vainqueurs ont déjà perdu. Nous suivons alors la décrépitude de la société qui en découle jusqu'au dernier ressort.
On obtient ainsi un disque tout en nuance et en contraste coloré en noir et blanc à peine irisée çà et là par un piano, des cordes ou un saxophone, une tonalité qui sied à merveille à l'ensemble et on reste étonné de tant de maîtrise au chant de la part de ce petit nouveau qu'on n'avait pas vu venir.
Il faut dire qu'il est assez bien accompagné avec deux anciens musiciens de Pink Floyd, le saxophoniste ayant officié sur Dark Side of the Moon ainsi que Michael Kamen aux claviers et à la production.
Vu l'affiche on pourrait s'attendre à plus de flonflons mais force est de constater que l'attrait principal réside dans le charme vénéneux de l'intimité, qualité qui prime régulièrement dans les premières œuvres. Malheureusement Roger Waters aura du mal à se départir de la formule par la suite et le succès relatif de celui ci restera le plus marquant